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Education : Pap Ndiaye promet la grande concertation après la rentrée scolaire

Le ministre de l'Education nationale était vendredi à Poitiers pour soutenir le député sortant de la majorité présidentielle, Sacha Houlié, avant les législatives. L'occasion de décliner ses priorités et de sortir de l'ombre.

Pap Ndiaye, nouveau ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
Pap Ndiaye, nouveau ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse (Jacques Witt/Sipa)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 10 juin 2022 à 19:37Mis à jour le 12 juin 2022 à 15:35

Officiellement, c'était un déplacement « à titre privé ». Juste avant le premier tour des élections législatives, Pap Ndiaye est venu, vendredi à Poitiers, soutenir le député sortant de la majorité présidentielle, Sacha Houlié. Mais la rencontre organisée avec des élus, des enseignants et des acteurs du périscolaire a été l'occasion, pour le nouveau ministre de l'Education nationale , de décliner ses idées pour l'école.

Lui qui avait été jusqu'ici si peu loquace qu'il faisait l'objet de critiques pour son extrême discrétion, est sorti de l'ombre. Faisant presque un premier exercice avant l'heure de la grande concertation promise par Emmanuel Macron. Elle se fera « à partir de septembre ou octobre, quand la rentrée sera passée », a-t-il annoncé en marge de la rencontre. « L'occasion, pratiquement dans chaque école de France, pour les enseignants, pour les équipes administratives et de direction, pour les parents d'élèves, pour le périscolaire, de proposer, d'imaginer ce qui peut être fait à l'échelle des établissements. »

Le ministre ne veut « pas un Grenelle » de l'éducation , « une grand-messe à Paris », une allusion à la concertation menée par son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer. Il dit vouloir aller « au plus près du terrain, comme cette après-midi », dans l'esprit de la nouvelle méthode brandie par Emmanuel Macron.

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Dans la salle du centre de loisirs de Vouneuil-sous-Biard, à quelques kilomètres de Poitiers, il a insisté pour que, « localement, on imagine des alliances entre scolaire et périscolaire, avec les aides et les moyens financiers afférents », devant quelques dizaines d'enseignants, des élus et des acteurs du périscolaire. « La grande réforme des filières professionnelles » se fera « tant du côté des CFA que des lycées », car elles sont « essentielles pour l'accès à l'emploi ».

« Sortir de la morosité »

Le ministre a aussi insisté sur « l'égalité des chances » et la nécessité de se « projeter dans une nouvelle dynamique » pour « sortir de la morosité », en « embarquant le plus de monde possible ». Les enseignants sont « fatigués » , « j'ai beaucoup entendu ce mot, fatigue physique, psychique aussi », a-t-il glissé.

La toile de fond de la grande concertation promise durant la campagne présidentielle par Emmanuel Macron est connue : elle vise à ouvrir l'école vers l'extérieur. « Une communauté éducative est faite non seulement des enseignants » qui occupent « une position centrale », mais « il faut un village pour éduquer un enfant », a expliqué le ministre en citant un proverbe africain. « C'est bien mon projet d'englober tous les acteurs », a-t-il souligné.

Sacha Houlié lui avait livré sur un plateau des dispositifs « qui fonctionnent » pour illustrer cette école ouverte. De la mallette des mathématiques destinée à faire le lien entre enseignants et agents du périscolaire de la ville de Nouaillé-Maupertuis aux colonies apprenantes dans lesquelles l'adjointe de Vouneuil-sous-Biard, Audrey Fayollat, emmène des élèves en difficulté, accompagnés de leurs enseignants, pour des vacances mêlant maths et surf lors de séjours à 10 euros par semaine.

Un dispositif « qui a une certaine vocation à être pérennisé selon des équations financières à prendre en compte car c'est un dispositif coûteux à l'échelle du pays », a glissé Pap Ndiaye. « Les enfants ukrainiens vont en bénéficier pour y apprendre le français », a-t-il indiqué.

« Je serai attentif aux moyens »

Et pour l'éducation prioritaire ? « Des projets existent », mais se heurtent souvent à l'absence de moyens, voire à la réduction de postes, a lancé l'ancienne secrétaire générale du SNUipp-FSU, Francette Popineau, directrice d'une école REP qui a un projet novateur sur le langage pour des élèves allophones, suivi par des chercheurs de l'université de Poitiers.

« Je serai attentif aux moyens, répond Pap Ndiaye. Evidemment que l'éducation prioritaire doit être incluse dans la généralisation des expérimentations [annoncées par Emmanuel Macron], on doit être attentif à l'associer à ces marges de respiration et d'autonomie dont nous avons besoin. »

« Transformer les conditions d'admission des concours »

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Le ministre a particulièrement insisté sur la nécessité de s'attaquer aux inégalités scolaires. Il a jugé « essentiel de transformer considérablement les conditions d'admission des établissements les plus élitistes et dont les concours sont les plus ardus ». En citant les points bonus accordés aux boursiers pour les concours des écoles normales supérieures et l'importance du mentorat.

Face aux lycéens déçus des premiers résultats de Parcoursup , il a tenté de rassurer en évoquant la procédure complémentaire. « Parcoursup n'est pas un dispositif parfait », « on le raffine d'année en année », « cette année, la situation est bien meilleure que les années précédentes », a-t-il estimé, en rappelant les tirages au sort de l'époque d'APB. Mais sur l'enseignement supérieur ou la « diversité sociale », il a promis d'en parler avec son homologue à l'Enseignement supérieur . Après plusieurs semaines d'une parole très rare, Pap Ndiaye n'entend pas s'exprimer à la place de Sylvie Retailleau.

Marie-Christine Corbier

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