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Record de créations d'entreprises dans l'artisanat en 2021

Près de 250.000 entreprises ont été créées dans le secteur artisanal, soit un quart de toutes celles qui ont vu le jour l'année dernière, selon le baromètre ISM-MAAF publié ce jeudi. L'embellie des chiffres doit être relativisée car un tiers d'entre elles n'auront pas d'activité.

Plus de 200 artisans chocolatiers se sont lancés en 2021, un tiers de plus qu'en 2019.
Plus de 200 artisans chocolatiers se sont lancés en 2021, un tiers de plus qu'en 2019. (successo images/Shutterstock)

Par Alain Ruello

Publié le 16 juin 2022 à 16:36

A près de 1 million, le nombre de créations d'entreprises a battu un record en 2021 , et l'artisanat y a pris toute sa part. Près de 250.000, soit une sur quatre, de ces créations ressortent d'entrepreneurs inscrits auprès d'une chambre de métiers et de l'artisanat, selon la dernière édition du baromètre de l'Institut supérieur des métiers (ISM) avec le soutien de l'assureur MAAF. Un chiffre record qui traduit une hausse de 13 % par rapport à 2019 et la situation d'avant la crise du Covid.

« Non seulement la création d'entreprises artisanales n'a pas baissé au cours de la crise sanitaire mais elle est extrêmement dynamique. Contrairement à certaines idées reçues, l'artisanat est un secteur où l'on entreprend plus qu'ailleurs, où l'on prend des risques », a commenté Dominique Métayer, le président de l'U2P , l'organisation patronale qui le représente.

Mythe devenu réalité

La progression a touché toutes les régions, Île-de-France exceptée, et tout particulièrement les communes rurales. Dix secteurs d'activité concentrent la moitié des immatriculations, avec un recul marqué chez les taxis ou les coiffeurs. Les évolutions des choix d'implantations sont révélatrices des comportements de consommation, relève le baromètre, ce qui se traduit par une forte poussée dans la chocolaterie, la fabrication de biscuits ou de plats préparés.

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Cette progression dans l'alimentation témoigne « du bouleversement des habitudes de consommation des Français ces dernières années, entre avènement des circuits courts, volonté de « manger local » et développement de la consommation nomade », confirme la directrice des études de l'ISM, Catherine Elie.

La crise sanitaire et les confinements ont accéléré le mouvement, amenant de nombreux Français à s'interroger sur leur carrière professionnelle et à se reconvertir, vers les métiers du geste. « Les gens ont envie d'une vie plus ancrée dans les valeurs, plus locale, moins anonyme », affirme la présidente du syndicat professionnel Ateliers d'art de France, Aude Tahon, dans « Le Parisien ». Le cadre quittant sa grande ville et sa grande entreprise est devenu une réalité largement répandue, abonde Dominique Métayer.

France 2030

Pour le président de l'U2P, tout cela est la preuve de « l'agilité » des artisans. Les pratiques de consommation changent ? Ils s'adaptent. Leur activité n'a plus d'avenir ? Ils en créent une autre. C'est vrai depuis des décennies et c'est encore plus vrai dans la ruralité. « J'invite les responsables politiques à préparer la France de 2030 en s'appuyant sur ces forces », en profite-t-il.

Ces forces restent en partie fragiles car les deux-tiers des installations se font sous le régime de la microentreprise avec derrière des personnes qui souhaitent créer leur propre emploi. Parmi celles-ci, seule la moitié d'entre elles donneront lieu à de l'activité économique, tempère l'étude. Pour les autres, la pérennité est inférieure à celle des statuts juridiques classiques d'entreprise individuelle ou de société.

L'échec n'empêche pas la récidive, une fois le goût de l'indépendance acquis. Près d'un artisan sur trois, hors microentrepreneur, s'était déjà lancé dans l'aventure avant de relancer une affaire, et même un sur deux dans les activités de fabrication, souligne le baromètre ISM-MAAF.

Alain Ruello

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