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Les universités d’Ile-de-France en proie à une pénurie de personnels administratifs et techniques

Les établissements recourent à des contractuels pour pallier le turnover d’agents publics débauchés par le secteur privé ou par d’autres services administratifs plus rémunérateurs.

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Publié le 18 juin 2022 à 14h00, modifié le 21 juin 2022 à 10h24

Temps de Lecture 5 min.

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Fabrice Moutte, directeur du système d’information à Sorbonne Université, dans son bureau, à Paris, le 2 juin 2022.

Responsable du service de la scolarité, gestionnaire administratif, pédagogique et financier, chargé d’opérations immobilières, gestionnaire au service du recouvrement, gestionnaire de recrutement… A trois mois de la rentrée, sur la Place de l’emploi public, site Internet de référence consacré à la mobilité des fonctionnaires, les offres affluent pour postuler dans une université. Des fonctions que remplissent les « personnels » des universités, ces fonctionnaires recrutés sur concours à des postes dans les bibliothèques ou d’ingénieurs, administratifs, techniques, dans les services sociaux et de santé, soit plusieurs centaines de métiers réunis sous l’acronyme Biatss.

Sans eux, les étudiants ne pourraient pas aller en cours ni passer leurs examens, et les enseignants-chercheurs n’auraient pas la possibilité matérielle d’assurer leurs missions. Et c’est dans les seize universités d’Ile-de-France, qui rassemblent quelque 380 000 étudiants, que les besoins sont les plus criants.

Selon une note du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, on dénombrait au total, en France, 85 111 agents Biatss en 2020 : parmi eux, 61 532 fonctionnaires titulaires et 23 579 contractuels opérant sur des missions permanentes.

La faculté de médecine Sorbonne Université, à Paris, le 2 juin 2022.

Cette armée de l’ombre, quasi aussi nombreuse que les enseignants-chercheurs, traverse une sévère crise de recrutement, qui met à la peine les universités. « Depuis quelques années, la pénurie s’accélère, comme si l’administration ne savait plus recruter », s’inquiète Laurent Gamet, doyen de la faculté de droit de l’université Paris-Est-Créteil (UPEC), où manquent à l’appel un tiers des personnels administratifs, soit dix postes sur trente.

En sus des circuits officiels de publication de fiches de poste, le doyen a égrené des dizaines de messages sur les réseaux sociaux, sans succès. « Avant, les gens se battaient pour entrer dans la fonction publique. Aujourd’hui, l’administration a des postes, mais ils restent vacants. » Laurent Gamet se dit « assailli de mails », jusqu’à deux cents par jour, qui relèvent de questions administratives d’étudiants qui n’ont plus d’interlocuteur.

Des salaires bas et décorrélés du secteur privé

En Ile-de-France, tout particulièrement, le turnover est permanent et « il est devenu très difficile de maintenir des équipes robustes, même dans les établissements prestigieux à Paris intra-muros », confirme Frédéric Dehan, président de l’Association des directeurs généraux des services d’établissements d’enseignement supérieur, en poste à l’UPEC.

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