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Foires d’empoigne sur le marché de l’art

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Publié le 14 juin 2022 à 00h31, modifié le 14 juin 2022 à 13h28

Temps de Lecture 11 min. Read in English

Le 14 juin, sur le vaste parvis gris de la Messeplatz, à Bâle, aura lieu le même rituel annuel. Une foule disciplinée guettera l’ouverture des portes de la foire suisse Art Basel, l’événement majeur du marché de l’art contemporain, qui rassemble l’élite des marchands – soit quelque 300 galeristes du monde entier – et le gotha des collectionneurs, flanqués de leurs advisors, ces conseillers qui signalent les œuvres à ne pas rater.

Ces centaines d’acheteurs arrivent dès 10 heures pour un petit-déjeuner arrosé au champagne. Le temps pour ces invités triés sur le volet de croquer des brochettes de fruits et des mini-viennoiseries, avant d’arpenter, une heure plus tard, les deux étages de la foire. Ils le savent, les amateurs moins en vue, ceux qui n’achètent pas avec la même régularité ni à des prix aussi élevés qu’eux, ne pourront pénétrer dans les lieux que le lendemain à 17 heures. Et le grand public, lui, devra attendre deux jours de plus, tout en s’acquittant de 65 francs suisses (63 euros), pour entrevoir des œuvres pour la plupart déjà vendues.

Mais, même chez les privilégiés, il existe toujours plus VIP que soi. Ce 14 juin, dans un espace privatisé d’une des deux halles d’Art Basel, consacrée aux œuvres de format XXL, un autre groupe, encore plus sélect, devisera autour d’un petit déjeuner, lui aussi arrosé : les global art patrons.

Des VIP « engagés »

Ces collectionneurs cinq étoiles ne sont pas les premiers dans les hit-parades de l’opulence – Jeff Bezos, par exemple, n’y figure pas. En revanche, on les dit « engagés », selon la formule consacrée. Engagés à acheter, bien sûr, mais aussi à montrer leur collection au public, à la prêter pour des expositions. Et, enfin, à défendre une certaine vision de l’art, jugée audacieuse.

Parmi ces 172 global art patrons, on repère ainsi Christian Boros, le collectionneur allemand qui a transformé un colossal bunker berlinois en musée privé. Ou Edythe Broad, la veuve d’Eli Broad, milliardaire californien, cofondateur de l’empire immobilier Kaufman & Broad, qui a refaçonné le visage artistique de Los Angeles (avec le MoCA, Museum of Contemporary Art). Y figurent également quelques Français, comme Guillaume Houzé, de la famille propriétaire des Galeries Lafayette et créateur du centre d’art Lafayette Anticipations, ou encore Laurent Dumas, patron du groupe immobilier Emerige.

Ce qui se joue dans ces cocktails de Bâle est le cœur du réacteur d’un marché de l’art florissant. Ce sont dans les foires que s’établissent la réputation des marchands, la cote des galeristes

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