Un ministre déterminé, malgré les incertitudes qui planent sur le gouvernement. Dans une longue interview au Parisien, parue dimanche 26 juin, Pap Ndiaye s’exprime pour la première fois depuis sa nomination et précise ses ambitions à la tête du ministère de l’éducation. Il annonce notamment des hausses de salaires à venir pour les enseignants.
« La hausse de rémunération sera composée de deux parts. La première sera non conditionnée et s’appliquera à tous les enseignants. Ce qui implique de passer le salaire de départ des jeunes au-dessus des 2 000 euros net. Ce sera en 2023. Par ailleurs, nous mettrons en place une part salariale conditionnée à des tâches nouvelles. »
Dans cet entretien fleuve, M. Ndiaye a en outre promis « un prof devant chaque classe à la rentrée » malgré les problèmes de recrutement auxquels fait face l’éducation nationale.
Le ministre rapporte aussi que l’éducation nationale a dénombré 627 signalements pour des atteintes à la laïcité de décembre 2021 à mars 2022 dans les écoles, collèges et lycées.
Ces chiffres sont « globalement stables » par rapport aux trois premiers mois de l’année scolaire 2021-2022 (neuf signalements de moins) mais la part des tenues religieuses dans le total a augmenté et celles-ci représentent 22 % du total des signalements, a exposé le ministre. Elles ont fait polémique ces dernières semaines dans les médias, et sont proscrites depuis la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles.
Moins de verticalité
Sur le retour pour l’instant facultatif d’au moins 1 h 30 de maths pour tous dans le tronc commun de première, M. Ndiaye devrait rendre ce volume horaire « obligatoire en 2023 ». « C’est l’hypothèse la plus probable », a-t-il dit.
Tout en faisant vœu de moins de « verticalité » que son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, et en plaidant pour que l’école réduise davantage les inégalités scolaires, M. Ndiaye se place dans la « continuité » de l’action menée ces dernières années et réaffirme qu’il ne reviendra pas sur Parcoursup et la réforme du lycée.
Le ministre, qui a été critiqué par l’extrême droite dès sa nomination, a aussi indiqué dans cette interview qu’à ses yeux, il n’y a « pas de compromis » à avoir avec le Rassemblement national (RN), ajoutant que telle était sa « boussole politique ». « Le RN a une longue histoire qui s’ancre profondément dans l’antirépublicanisme. Ce n’est pas parce que le Front national parle de République, qu’il est républicain », a-t-il poursuivi, en ciblant la préférence nationale.
Contribuer
Réutiliser ce contenu