Rapport Arcep : l’état d’Internet en France en 2022

Dans son rapport annuel dédié à l’état d’Internet en France, l’Arcep fait le point sur la qualité de service d’Internet, l’interconnexion des données ou encore la transition vers l’IPv6.

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L'Arcep établit un comparatif de la qualité de service pour un utilisateur ayant un forfait et un téléphone compatibles avec la 5G. © Arcep

L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de presse (Arcep) a publié l’édition 2022 de sa grande enquête sur l’état d’Internet en France. Ce rapport a également été remis au Parlement et offre un suivi de l’évolution sur les différentes composantes des réseaux Internet fixes et mobiles. « L’objectif de ce suivi est de s’assurer, à travers la régulation, qu’Internet continue à se développer comme un « bien commun », où l’utilisateur est l’arbitre en dernier ressort », rappelle l’Arcep en introduction de son étude.

La qualité de l’Internet mobile est en progression

Selon l’Arcep, la qualité des services de l’Internet mobile s’améliore sensiblement pour tous les opérateurs, et ce dans toutes les zones (rurales, intermédiaires et denses). Les débits descendants en 2G, 3G et 4G atteignent ainsi en moyenne 71 Mbit/s, contre 49 Mbit/s l’année dernière, une progression notable après la baisse constatée en 2020 à cause du contexte sanitaire.

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L’évolution des débits moyens en téléchargement par zone. © Arcep

Pour son état des lieux d’Internet en 2022, l’Arcep dévoile l’analyse de la qualité de service pour un utilisateur ayant un forfait et un téléphone compatibles avec la 5G. « Les débits descendants et montants ont ainsi été mesurés. L’indicateur publié ici présente le débit moyen obtenu avec les mesures compatibles 5G sur l’ensemble du territoire », précise l’Arcep pour expliquer le protocole appliqué. L’objectif : mesurer les débits auxquels un utilisateur peut s’attendre dans son usage quotidien, qu’il ait ou non accès à la 5G.

Les résultats montrent qu’Orange propose les meilleurs débits descendants, avec une moyenne de 142 Mbit/s sur l’ensemble de la France. D’autre part, les utilisateurs 5G d’Orange en zone dense disposent en moyenne de 227 Mbit/s. SFR arrive en 2e place, avec 84 Mbit/s en moyenne sur toute la France et 145 Mbit/s en zone dense, puis Bouygues Telecom (71 Mbit/s en moyenne, 130 Mbit/s en zone dense). Free est dernier avec 31 Mbit/s en moyenne, affichant peu de nuances entre les zones denses et les zones intermédiaires ou rurales (voir image de Une).

Interconnexion de données : un trafic de plus en plus marqué par l’acheminement des flux vidéo

« L’interconnexion désigne la relation technico-économique qui s’établit entre différents acteurs pour se connecter et échanger mutuellement du trafic. Elle garantit le maillage global du réseau et permet aux utilisateurs finaux de communiquer entre eux », précise l’Arcep.

Les trafics Internet entrant et sortant en augmentation

L’enquête montre que le trafic entrant vers les 4 principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) en France à l’interconnexion est passé de plus de 28,4 Tbit/s fin 2020 à 35,6 Tbit/s fin 2021. La progression affichée est ainsi de plus de 25 % en 1 an.

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L’évolution du trafic entrant en France. © Arcep

D’un autre côté, le trafic sortant du réseau des 4 principaux FAI en France à l’interconnexion atteint plus de 2,9 Tbit/s, montrant une augmentation de 12,5 % par rapport à fin 2020. L’Arcep note ainsi que le taux d’asymétrie qui existe entre ces deux trafics est passé de 1/4 en 2012, à plus de 1/12 en 2021. Cet écart est dû à l’augmentation du contenu multimédia consommé par les clients, notamment via le streaming vidéo et audio, ou encore le téléchargement de contenu de grande taille.

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Le taux d’asymétrie entre trafic entrant et trafic sortant est de plus en plus important. © Arcep

Netflix consomme la plus grande part du trafic français

Le rapport dévoile que 51 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de 5 fournisseurs : Netflix, Google, Akamai, Facebook et Amazon. « Ceci indique une concentration de plus en plus nette du trafic entre un petit nombre d’acteurs dont la position sur le marché des contenus est renforcée », souligne l’Arcep. Par ailleurs, l’écart se creuse entre le volume de trafic provenant de Netflix, qui consomme 20 % du trafic Internet français en 2021, et celui des autres fournisseurs de contenu.

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Netflix devance les autres fournisseurs en termes de consommation du trafic en France. © Arcep

Transition vers IPv6 : une évolution à nuancer

En France, le taux d’utilisation d’IPv6 est en progression atteignant environ 50 % en novembre 2021.  Au niveau mondial, la France passe ainsi de la 10e place à fin 2020 à la 6e place en 2022 d’après la médiane des 4 principales sources de données publiquement disponibles pour évaluer l’utilisation d’IPv6 (Google, Akamai, Facebook et Apnic 30). Cette évolution significative place la France en 4e position au niveau européen, derrière la Belgique, l’Allemagne et la Grèce, en termes de taux d’utilisation d’IPv6.

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La France montre une certaine évolution en termes de taux d’utilisation d’IPv6. © Arcep

Cependant, cette progression est à nuancer, le taux de sites disponibles en IPv6 étant uniquement de 20 % lorsque l’on considère les 3,52 millions de sites web en .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf. Si ce pourcentage est en augmentation depuis 2015, le rythme de cette évolution semble loin de pouvoir permettre une migration complète dans les prochaines années. De la même manière, la transition des hébergeurs mails connaît un très fort retard. Ainsi, seulement 7,4 % des serveurs mails ont transité vers IPv6 sur l’intégralité des .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf.

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Le taux d’hébergement mail accessible en IPv6 reste faible. © Arcep

L’IPv4 et l’IPv6, pour Internet Protocol version 4 ou version 6, sont des protocoles utilisés sur Internet pour permettre d’identifier chaque terminal sur le réseau (ordinateur, téléphone, serveur, etc.). (…) IPv4 et IPv6 ne sont pas compatibles : un équipement ne disposant que d’adresses IPv4 ne peut pas dialoguer avec un équipement ne disposant que d’adresses IPv6. La transition ne se fait pas en remplaçant le protocole IPv4 par IPv6, mais en rajoutant IPv6 en plus d’IPv4, rappelle l’Arcep.

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1 commentaire
Commentaire (1)
  • bob

    HTML CSS ne sont pas des langages de programmation

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