Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La photographie, un secteur en panne d’aides

Pour venir en soutien d’une profession qui a souffert de la pandémie de Covid-19, les pouvoirs publics se sont engagés discrètement à mieux faire respecter le droit d’auteur et ont promis un coup de pouce à la création.

Par  (Arles (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale)

Publié le 05 juillet 2022 à 15h00

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Lors de l’ouverture des Rencontres de la photographie d’Arles 2022, le 4 juillet 2022.

Les photographes ont-ils été les grands oubliés lors de la pandémie de Covid-19 ? La frilosité des pouvoirs publics à leur égard prend un reflet tout particulier depuis l’ouverture, lundi 4 juillet, des Rencontres de la photographie d’Arles, qui se tiennent jusqu’au 25 septembre. C’est avec une rare discrétion que la nouvelle ministre de la culture, Rima Abdul Malak, a fait sienne une petite partie des mesures préconisées (treize sur trente-un) dans le rapport très attendu de la conseillère d’Etat Laurence Franceschini sur le financement de la production et de la diffusion d’œuvres photographiques, publié le 17 mars.

Avant le troisième Parlement de la photographie, organisé les 7 et 8 juin, au Palais de Tokyo, à Paris, cette annonce avait été uniquement mise en ligne sur le site Internet de la Rue de Valois. Sans le moindre effet de manches. Pourtant, la ministre s’engage, d’ici à la fin 2022, à améliorer le respect du droit d’auteur des photographes, à renforcer la visibilité de la création photographique – notamment des femmes –, à développer le soutien aux différents acteurs de cette filière, à mieux protéger le patrimoine photographique et à développer le soutien à l’éducation à l’image.

Pour aider ce secteur affaibli par la crise sanitaire, ces objectifs vont dans le bon sens, mais nécessitent une volonté politique forte pour ne pas rester vœu pieux, selon l’Union des photographes professionnels (UPP) et la Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe (SAIF). Dans la plupart des réformes promises, le cadre légal existe de longue date, mais n’est tout simplement pas appliqué. « Il faut revitaliser les outils pour leur donner leur pleine efficience », concède d’ailleurs Mme Franceschini.

« Phénomène de précarisation »

La crise sanitaire a joué un rôle de catalyseur de tendances de fond. Le besoin accru de contenus visuels dans le numérique s’accompagne d’une inclination à la réduction des coûts et au développement d’un marché à très bas prix des banques d’images. Selon une note de conjoncture du ministère de la culture, le chiffre d’affaires des photographes a chuté de 23 % au cours de l’année 2020. Au premier trimestre 2021, les recettes demeuraient inférieures de 21 % par rapport à la même période de 2019. Les photographes indépendants ont payé un lourd tribut, la moitié ayant perdu 50 % ou plus de leur chiffre d’affaires.

Cet écosystème englobe des métiers hétéroclites. Publiée en juin par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), une étude socio-économique du marché de la photographie professionnelle en France répertorie quatre segments. Tout d’abord, la photographie artistique ou de création, qui est précisément exposée sur les cimaises arlésiennes, à laquelle s’ajoutent celle d’illustration (banques d’images, microstocks et clichés utilisés en communication d’entreprise, publicité, édition ou commerce en ligne), puis celle d’information – publiée dans les journaux – et enfin la photographie sociale (scolaire, d’identité, d’événements, comme mariage, naissance…).

Il vous reste 70.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.