Menu
Libération
Grande école

A Sciences-Po, l’histoire germano patine

Article réservé aux abonnés
Sciences-Podossier
Traversé des mêmes doutes qu’Agro Paris Tech ou HEC, l’Institut d’études politiques parisien célèbre cette année ses 150 ans. Malgré des réformes pour s’adapter à son temps, pas si simple pour l’école de se défaire de son ADN élitiste, qui la caractérise depuis sa création par Emile Boutmy.
par Clémence Mary
publié le 7 juillet 2022 à 20h32

A quelques jours de la quille, la remise des diplômes de la rue Saint-Guillaume n’a pas été épargnée par l’appel au changement. Comme à Polytechnique ou HEC, une élève diplômée a clamé, sur la scène de la Philharmonie de Paris, l’urgence de sortir du «déni» de l’urgence climatique et de s’adapter, «au risque de contribuer au problème».

L’école souffle cette année ses 150 bougies et pour Sciences-Po, cet anniversaire en grande pompe est l’occasion de se regarder dans le miroir. Ça tombe bien : en s’offrant pour près de 190 millions d’euros un nouveau campus rutilant place Saint-Thomas-d’Aquin (VIIe arrondissement de Paris), à deux pas de l’Assemblée nationale, l’école d’excellence a pris l’option lifting complet. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, que reste-t-il de l’Ecole libre des sciences-politiques, créée par Emile Boutmy en 1872 après la défaite de Sedan, avec l’objectif de former une élite capable de redresser la France ?

Méthodologie «touche à tout»

Depuis vingt ans, l’institut a balancé entre crises et réformes de démocratisation sociale, et se lance aujourd’hui dans un exercice d’équilibriste : ouvrir sur une page blanche tout en s’abritant derrière la tradition. Exit la gestion financière, opaque et calamiteuse,

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique