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Recrutement des enseignants : plus de 4.000 postes non pourvus aux concours

« Il y aura un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles », a assuré ce jeudi le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye. Mais les situations sont préoccupantes dans certaines académies et certaines matières.

Les « rémunérations » des enseignants ne sont « objectivement pas à la hauteur », selon le ministre de l'Education, Pap Ndiaye.
Les « rémunérations » des enseignants ne sont « objectivement pas à la hauteur », selon le ministre de l'Education, Pap Ndiaye. (Benoit Tessier/REUTERS)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 7 juil. 2022 à 13:57Mis à jour le 7 juil. 2022 à 15:10

Ce jeudi est le dernier jour d'école, mais la rentrée est déjà dans toutes les têtes. Et, avec elle, la crainte de manquer d'enseignants . Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a tenté de rassurer, jeudi, sur France Inter : « Il y aura un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France, nous faisons ce qu'il faut pour [cela] », a-t-il affirmé.

Mais pour l'instant, il manque encore des professeurs à l'appel. Sur les 23.571 postes offerts aux concours dans l'enseignement public, 19.838 ont été pourvus et 3.482 l'ont été dans l'enseignement privé, pour 3.761 postes offerts. Au total, ce sont donc plus de 4.000 postes qui n'ont pas été pourvus.

« Le rendement des concours est plus faible cette année », admet-on dans l'entourage de Pap Ndiaye. Dans le premier degré public, sur 100 postes proposés, un peu plus de 83 ont trouvé preneur, contre près de 95 l'an dernier.

L'Île-de-France en souffrance

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Derrière ce taux global de 83 %, les situations sont diverses avec 27 académies sur 30 qui ont obtenu « un rendement satisfaisant ». Les trois restantes sont les académies d'Île-de-France, où la situation est beaucoup plus inquiétante, notamment dans les académies de Créteil et de Versailles.

A Créteil, le concours principal et le concours supplémentaire devraient permettre de recruter 900 candidats sur les 1.665 postes ouverts, estime le ministère qui compte sur les contractuels pour combler le manque. Dans l'académie de Versailles , 900 candidats ont été admis sur les 1.600 postes mis au concours - 400 contractuels ont déjà vu leur contrat reconduit et 600 nouveaux enseignants contractuels ont été recrutés. Dans l'académie de Paris, 173 candidats ont été admis sur les 225 postes mis au concours.

Pour les collèges et lycées, le taux de couverture atteint 83,4 % contre 94,1 % en 2021. Le manque de professeurs touche les lettres classiques, l'allemand, la physique-chimie, les mathématiques ou encore les lettres modernes. Les mathématiques, la physique-chimie et les lettres modernes inquiètent toutefois moins le ministère, le recrutement ayant été meilleur les années précédentes. C'est le cas aussi pour l'anglais.

« Pas de difficultés en mathématiques »

« Nous n'aurons pas de difficultés sur les mathématiques , car le rendement des concours ces dernières années a été très bon », promet-on dans l'entourage de Pap Ndiaye. Sur les 1.000 postes ouverts aux concours cette année, 537 candidats ont été admis. Mais le rendement était, l'an dernier, de 92 %.

Pour combler les manques, le ministère mise sur les contractuels, qui seront plus nombreux que les années précédentes. Certains seront aussi payés davantage. D'autres ont déjà vu leur contrat reconduit. En cette période de « tension sur le marché du travail », le ministère voulait éviter « les difficultés » de l'an dernier, avec des enseignants dont le contrat s'était arrêté en fin d'année scolaire et qui avaient ensuite trouvé un travail ailleurs.

Des rémunérations « pas à la hauteur »

L'entourage de Pap Ndiaye cherche toutefois à « minimiser » l'importance des contractuels, en indiquant que leur part est aujourd'hui de 1 % dans le premier degré et de 8 % dans le second degré. Les nouveaux enseignants contractuels seront correctement formés, assure aussi le ministère.

« Le problème du recrutement est ancien, explique Pap Ndiaye, mais il s'est aggravé ces dernières années ». Il évoque des raisons conjoncturelles et structurelles. Comme son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, il renvoie au problème technique de la réforme du concours. Le recrutement se fait désormais en master 2 et non plus en master 1. Les étudiants inscrits en master 2 ayant déjà passé le concours en master 1, le vivier est moins important que les années précédentes. Cette « baisse mécanique » avait été « anticipée », explique l'Education nationale.

Le problème structurel vient de « rémunérations qui ne sont objectivement pas à la hauteur », a souligné Pap Ndiaye, sur France Inter en promettant « un choc d'attractivité ». « Nous allons échanger avec les organisations syndicales pour des propositions solides et attractives », a-t-il dit, tout en prévenant déjà que les « cadres budgétaires [sont] contraints ». La concertation sur l'école commencera « en septembre » , a promis mercredi la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne.

Marie-Christine Corbier

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