Pour la troisième fois, le smic va être revalorisé cette année. Olivier Dussopt, le ministre du travail, l’a confirmé, jeudi 7 juillet, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux. La date d’entrée en vigueur et le montant exact de la hausse ne sont pas encore arrêtés, mais elle devrait, sauf surprise, prendre effet, au plus tard, le 1er octobre. Les syndicats veulent que l’Etat se montre plus exigeant à l’égard des branches professionnelles qui tardent à répercuter dans les conventions collectives la progression du salaire minimal.
Cette nouvelle augmentation du smic avait été évoquée par l’Insee dans sa note de conjoncture du 24 juin. Elle est la conséquence de l’application de dispositions visant à garantir que la rémunération minimale évolue au moins aussi vite que l’inflation. La précédente majoration – de 2,65 % – remonte au 1er mai. En ajoutant celles qui sont intervenues le 1er novembre 2021 et le 1er janvier, le smic aura crû de 5,9 %, atteignant un peu plus de 1 302 euros net par mois.
Imputables à l’emballement des prix, ces réajustements successifs mettent sous pression les branches professionnelles. Sur les 171 qui sont suivies par le ministère du travail, près des deux tiers (soit 112) avaient, au 1er juillet, une grille salariale comportant au moins un coefficient inférieur au smic. Ces situations dites « de non-conformité » sont liées aux difficultés que le patronat et les syndicats rencontrent pour se mettre autour d’une table et parvenir à un compromis, à l’échelon sectoriel. Dans certains cas, on relève même des « blocages structurels », mais le ministère du travail affirme qu’ils sont « en net recul » par rapport à la fin 2021. Parmi les branches où le dialogue social s’avère infructueux ou atone, il y a celle de la prévention-sécurité : sa grille de salaire contient trois niveaux au-dessous du smic, le dernier accord remontant à la fin septembre 2021, selon la direction générale du travail.
Des contreparties plus strictes
Jeudi, M. Dussopt a tenu un discours empreint de bienveillance et de fermeté à l’égard des partenaires sociaux. Il a salué les « progrès » accomplis dans les branches qui ont cessé d’être en retard sur le smic, tout en affichant sa détermination à utiliser « l’ensemble des leviers » disponibles pour éliminer les cas de « non-conformité ». Une allusion, notamment, à un article du projet de loi pour la protection du pouvoir d’achat, présenté – le même jour – en conseil des ministres : il permettra à l’administration de fusionner une branche « mauvaise élève » avec une autre branche.
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