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Libé des photographes

Psychiatrie: à Niort, patients et longueur de temps

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Les Rencontres d'Arles 2023dossier
Pendant un an, le photographe Frédéric Stucin s’est installé dans la cafétéria accolée au service psychiatrique de l’hôpital de Niort pour y observer les «interstices», photographiant patients et soignants. Un regard humain et doux sur ces lieux de soins souvent stigmatisés.
par Eric Favereau et photo Frédéric Stucin
publié le 8 juillet 2022 à 18h17

Libé des photographes

La photo occupe une place à part et à part entière dans «Libération» au quotidien. Reportage de guerre, photos de mode, images historiques, art du portrait… En écho aux Rencontres d'Arles qui ont ouvert cette semaine, le site, comme le journal du 9 juillet, ouvrent largement leurs pages au travail des photographes.

Ce sont des clichés sombres et tristes, sans légende, comme sortis d’un pays de l’Est. Des photos sans sourire mais tout de même chaleureuses, humaines, hospitalières. On y voit des visages : certains sont ceux de malades, d’autres de soignants. Enfin, il y a des murs et des espaces vides, comme inhabités, mais dont l’atmosphère semble apaisée. On est loin de la violence qui transparaît habituellement des lieux de soins, qui sont aussi souvent des lieux d’exclusion.

A l’automne 2020, en pleine épidémie de Covid, le photographe Frédéric Stucin, qui travaille régulièrement pour Libération, a poussé la porte de la P’tite Cafète, à l’hôpital de Niort. Accolé au pôle psychiatrie de l’hôpital, l’endroit est un lieu collectif, comme il y en a fréquemment dans les services psychiatriques français. Les patients y viennent passer un moment, boire un verre, regarder la télé, fumer, discuter entre eux ou avec les soignants. Frédéric Stucin a gagné un appel à projets, organisé par la Villa Pérochon, centre d’art d’intérêt national, à Niort. Le photographe a proposé de s’installer dans cette cafétéria et d’immortaliser patients comme soignants. Une semaine par mois, durant un an, il s’y rend pour créer de «vrais portraits rêvés», qu’il définit comme des «photographies qui les racontent, qui disent ce qu’ils ont envie de dire d’eux-mêmes, à un moment précis. Le pari de ce projet, c’était que le regard extérieur ne soit plus un empêchement, mais au contraire l’occasio

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