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Ils démissionnent ou se reconvertissent pour vivre mieux : où sont passés les salariés ?

Depuis la pandémie et la crise qui a suivi, des centaines de milliers d’hommes et de femmes n’hésitent plus à changer de poste, de secteur ou de région. Et reviennent rarement au point de départ.

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Publié le 12 juillet 2022 à 01h29, modifié le 12 juillet 2022 à 20h56

Temps de Lecture 6 min.

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« Même pas en rêve j’y retournerai. » Le verdict de Mounia Moudjari, 43 ans, est sans appel. Après quinze années harassantes dans la restauration, elle a quitté son job pour devenir cariste dans la logistique. Et pour rien au monde elle ne reviendrait en arrière. « Certes, il faut aussi travailler dur et être polyvalent dans mon nouveau travail, mais j’ai des primes, des jours fériés, un treizième mois, le comité d’entreprise et tout, égrène-t-elle. Pas comme dans les restos où, en plus, on changeait mon prénom. Ceux qui y sont encore, je les plains. »

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Comme elle, des centaines de milliers de salariés ont changé de poste depuis la crise du Covid-19. Un phénomène aussi massif qu’inédit, qui déroute encore nombre d’employeurs et d’observateurs du monde de l’emploi – car ici, la question centrale n’est pas le salaire, ou du moins, pas seulement.

Pour comprendre ses racines, il convient de remonter aux longs mois de confinement, début 2020. Beaucoup de Français ont mis à profit ce temps d’inactivité subi pour prendre du recul. Réfléchir. Faire le point sur le sens du travail, les sacrifices qu’il impose, les pistes pour améliorer le quotidien, même à la marge.

Se recentrer sur l’essentiel : c’est précisément ce qui a incité Marco Miocic à candidater à La Poste. Après avoir monté son autoentreprise dans l’optométrie, ce trentenaire a frisé le burn-out. Alors, il a choisi de bifurquer. Il est aujourd’hui facteur et s’en félicite tous les jours. « Même s’il est physique, ce métier me plaît, raconte-t-il. J’ai retrouvé du temps pour ma famille, et le groupe m’offre beaucoup de possibilités d’évolutions. »

Fins de contrat

Tous les sondages sur le sujet – et ils sont nombreux – confirment cette profonde quête de mieux : 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi dans les deux ans pour un travail qui a plus de sens (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) ; 35 % des salariés n’ont jamais eu autant envie de démissionner (plate-forme d’emploi Indeed) ; les Français afficheraient le taux d’engagement au travail le plus bas d’Europe (Global Workplace Gallup).

Les données sur l’emploi l’attestent également. Au troisième trimestre 2021, les fins de contrats ont bondi de 20 %, selon les derniers chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, publiés en février – soit + 14,4 % pour les CDI et + 22,8 % pour les CDD. Les ruptures de CDI sont au plus haut depuis 2007.

Dans certains secteurs, l’hémorragie est conséquente. Dans l’hôtellerie-restauration, par exemple, 450 000 salariés présents un an plus tôt avaient quitté leur entreprise en 2021. C’est presque 100 000 de plus qu’en 2019. Et dans la santé, « 30 % des infirmiers quittent la profession dans les cinq ans après avoir obtenu leur diplôme », indique le Syndicat national des professionnels infirmiers.

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