Sept mois. Sept mois et entre-temps, un président qui a été réélu pour un second et dernier mandat, perdant au passage la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Sept mois donc qui séparent ces propos tenus par le chef de l’Etat. Le 15 décembre, alors qu’il préparait son entrée en campagne, Emmanuel Macron assurait sur TF1 regretter ses mots qui «peuvent blesser» et jurait avoir «acquis […] beaucoup plus de respect pour chacun». Plus une ombre de ces regrets quand le 14 juillet, à nouveau interviewé à la télévision, le président réélu exhume ces mots. «Il m’est arrivé parfois de dire dans ce jardin qu’il fallait traverser la rue. C’est encore plus vrai.» L’horticulteur à qui le chef de l’Etat avait dispensé son conseil lors des journées du patrimoine en 2018 à l’Elysée appréciera.
Mais désormais, Emmanuel Macron s’est fixé comme objectif – comme jadis François Hollande avait parié sur l’inversion de la courbe du chômage – d’atteindre le plein-emploi à la fin du quinquennat. Il sait bien que faire baisser de deux points le taux de chômage devient de plus en plus hypothétique à mesure que les perspectives économiques s’assombrissent,