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Ubisoft, le géant français des jeux vidéo, cible privilégiée pour un rachat

Encore indépendante, la société d’édition d’« Assassin’s Creed » ou de « Watch Dogs » suscite la convoitise dans un secteur en pleine ébullition.

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Publié le 20 juillet 2022 à 04h35, modifié le 20 juillet 2022 à 15h09

Temps de Lecture 3 min.

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Yves Guillemot, PDG et cofondateur de la société d'édition de jeux vidéo Ubisoft, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), en juin 2016.

Lors de la présentation des derniers résultats annuels d’Ubisoft, mi-juin, Yves Guillemot, le patron du géant français des jeux vidéo, ne cherchait pas à se cacher. « Il y a beaucoup de discussions sur la consolidation du secteur, et sur Ubisoft en particulier », admettait-il sans fard, indiquant que le conseil d’administration examinerait toute offre qui pourrait lui être faite. Et personne ne doute que celle-ci va se présenter.

L’année 2022 a déjà été marquée par des rachats majeurs dans l’industrie vidéoludique. Rien qu’au cours du mois de janvier, Microsoft a déboursé la somme record de 75 milliards de dollars (73 milliards d’euros) pour mettre la main sur Activision Blizzard, Take-Two a signé un chèque de 12,7 milliards de dollars pour acquérir Zynga, et Sony a payé 3,6 milliards de dollars pour s’emparer du studio Bungie.

Dans un secteur ultraconcurrentiel, les gros acteurs se livrent à une bataille de territoire pour acquérir les studios les plus prestigieux, et se tailler la part du lion dans un marché estimé à 195 milliards de dollars en 2021, avec des prévisions de croissance annuelle de l’ordre de 13 % jusqu’à 2030, selon le cabinet Grand View Research. Cependant, le cabinet Ampere Analysis anticipe un ralentissement passager de 1,2 % en 2022 en raison de l’inflation.

Un bénéfice net en recul de 23 %

Si aucune opération majeure ne s’est conclue depuis le mois de janvier, Ubisoft fait désormais figure de cible privilégiée pour tous les observateurs du secteur, avec des licences prestigieuses telles que Assassin’s Creed ou Watch Dogs. D’autant que la société est affaiblie. En Bourse, sa valorisation est tombée au-dessous de 5,4 milliards d’euros, avec le prix de son action divisée par deux en quatre ans (de 100 euros en 2018 à 43 euros aujourd’hui).

En 2021, son chiffre d’affaires a reculé de 4,4 %, à 2,1 milliards de dollars, pour un bénéfice net en chute de 23 %, à 79,1 millions de dollars. En outre, depuis de nombreux mois, l’entreprise est embourbée dans des affaires de harcèlement sexuel et moral qui nuisent à sa réputation, et l’ont conduit à se séparer de plusieurs de ses dirigeants.

Cela explique en partie la multiplication des reports de sortie de ses jeux (Skull and Bones, Prince of Persia, etc.). Autant d’éléments qui tendent à inquiéter les investisseurs. Et à aiguiser les convoitises : « Aujourd’hui, ça ne coûterait pas très cher à racheter, et on voit des acteurs tels que Sony ou Microsoft qui sont prêts à allonger de grosses sommes d’argent », estime Julien Pillot, enseignant-chercheur à l’Institut des hautes études économiques et commerciales. « Celui qui ne l’aura pas n’aura que ses yeux pour pleurer », estime également Charles-Louis Planade, responsable des opérations internationales de la banque d’affaires TP ICAP Midcap. Plusieurs fonds d’investissement (KKR, BlackStone) se seraient récemment penchés sur le dossier, affirmait encore récemment l’agence Bloomberg.

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