Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pourquoi l’hôpital n’est plus attractif pour les soignants

Depuis près d’un an, de nombreux établissements de santé sont confrontés à une pénurie de personnels, chez les infirmiers mais aussi chez les médecins. Soignants épuisés, recrutement difficile, perte de sens… Plusieurs facteurs expliquent le problème d’attractivité des hôpitaux.

Par  et

Publié le 22 juillet 2022 à 05h10, modifié le 25 juillet 2022 à 16h32

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

Une infirmière prépare des médicaments dans le couloir du service de rhumatologie de l’hôpital de La Source, à Orléans, le 15 juin 2022.

Le diagnostic se confirme mois après mois. Depuis la sortie de la phase la plus critique de l’épidémie de Covid-19, l’hôpital est traversé par une autre crise. Fermetures de lits dans de nombreux services de médecine, urgences en extrême tension obligées de fonctionner en mode dégradé, blocs opératoires qui tournent au ralenti… Impossible de reprendre une activité « normale ».

Avec ce même phénomène constaté dans de nombreux établissements de santé depuis maintenant près d’un an : une pénurie de personnels, rendue d’autant plus aiguë que l’été constitue une période toujours difficile sur le plan des ressources humaines. Au premier rang chez les infirmiers, mais aussi chez les médecins. « Il faut stopper l’hémorragie à l’hôpital », a affirmé le nouveau ministre de la santé et urgentiste, François Braun, dans un entretien au Parisien, le 17 juillet.

Pourquoi cette crise du recrutement ? La violence des vagues épidémiques qui ont déferlé sur l’hôpital et épuisé les soignants depuis près de deux ans, provoquant son lot de départs ou de reconversions, n’explique pas tout. Ni la démographie médicale, insuffisante à combler les besoins en santé depuis plusieurs années sur de nombreux territoires. Le mal est plus profond, à entendre les acteurs de la santé : l’hôpital public a surtout perdu de son attractivité.

Une question qui dépasse celle de la rémunération

L’enjeu est loin de se limiter aux rémunérations dans les établissements de santé : si l’unanimité domine pour dénoncer leur niveau encore bien trop faible, en particulier chez les paramédicaux (infirmiers, aides-soignants…), la hausse des salaires du plan gouvernemental du Ségur de la santé de l’été 2020 n’a pas permis d’attirer plus, ou même de retenir les personnels. La fuite s’est poursuivie.

« On a toujours gagné moins d’argent à l’hôpital que dans le privé, rappelle Thierry Godeau, médecin à La Rochelle à la tête de la conférence des présidents de commission médicale d’établissement de centre hospitalier. Mais il y avait un ensemble de choses qui compensait : le plateau technique, la recherche et l’enseignement, l’innovation, le travail en équipe… Tout ça s’est délité avec les restrictions budgétaires, certaines lois, les postes vacants, l’explosion du temps de travail et de la charge de soins. » Et d’avancer une anecdote personnelle pour confirmer son analyse : comme lui et sa femme, ses deux filles ont fait médecine, mais à l’âge de s’engager dans la carrière… aucune ne reste à l’hôpital, contrairement à leurs deux parents. « Elles ne veulent pas de la vie qu’on a eue, estime-t-il. On ne peut pas attirer les jeunes, mais aussi les moins jeunes, sans perspective d’avenir, et l’hôpital n’a plus de projet. »

Il vous reste 75.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.