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Pénurie d'enseignants : Pap Ndiaye « confiant » pour la rentrée scolaire

Le ministre de l'Education nationale était en déplacement à Créteil, ce mardi. « Nous sommes confiants pour que la rentrée se passe au mieux pour l'académie de Créteil et pour l'ensemble du territoire », a-t-il assuré. Sans nier les « difficultés ». L'Education nationale compte aller chercher des renforts parmi les étudiants.

Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, en visite à la cellule mise en place par l'académie de Créteil.
Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, en visite à la cellule mise en place par l'académie de Créteil. (Bertrand GUAY/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 23 août 2022 à 18:17Mis à jour le 29 août 2022 à 15:09

A moins de dix jours de la rentrée scolaire, alors que les inquiétudes montent sur le manque d'enseignants , le ministre de l'Education nationale s'est dit « confiant », lors d'un déplacement dans l'académie de Créteil (Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne, Val-de-Marne), l'un des endroits où la situation est la plus tendue au vu des résultats des concours publiés au début de l'été. Ils faisaient état d' un manque de 4.000 enseignants pour la rentrée scolaire.

« Nous sommes confiants pour que la rentrée se passe au mieux pour l'académie de Créteil et pour l'ensemble du territoire, a déclaré Pap Ndiaye. Pour Créteil, la situation est comparable voire légèrement meilleure que l'année dernière au même moment. »

Des difficultés « dans certaines disciplines »

Dans le premier degré, le recteur de Créteil, Daniel Auverlot, affirme avoir « fidélisé » 700 contractuels qui exerçaient déjà les années précédentes. L'académie « termine » le recrutement de 200 contractuels supplémentaires. « Nous n'avons aucune inquiétude pour la rentrée, il y aura un enseignant dans chaque classe », assure-t-il, en rappelant la promesse du ministre faite avant l'été. Dans le second degré, 1.400 contractuels ont été « recrutés et fidélisés ». Daniel Auverlot évoque seulement « des ajustements de dernière minute ».

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Pap Ndiaye admet néanmoins « des difficultés, dans certaines disciplines pour les lycées professionnels, pour les lettres classiques ou certaines langues vivantes ».

Malgré ce ton rassurant, les syndicats font part de leur inquiétude sur le manque d'enseignants. « C'est une crainte qu'on a toujours aujourd'hui, les rectorats sont en train de passer des petites annonces pour recruter des professeurs », indiquait mardi Sophie Vénétitay, porte-parole du principal syndicat du second degré, le SNES-FSU, sur BFM. L'académie de Bordeaux vient de lancer une nouvelle campagne de recrutement dans certaines disciplines.

« Pas cours pendant un, deux ou trois mois »

Plusieurs syndicats mettent en garde sur ce qui pourrait se passer après la rentrée, avec le manque de professeurs remplaçants pour pallier les congés maternité ou maladie. Il faut aussi compter avec les nouveaux contractuels qui démissionneront en cours d'année, a prévenu Jean-Rémi Girard, du SNALC. « On sait qu'il y a des élèves qui n'auront pas cours pendant un, deux ou trois mois », alerte-t-il.

« Le recrutement d'enseignants contractuels ne se termine pas au 1er septembre, il se poursuit au fil de l'eau tout au long de l'année scolaire, de manière à pouvoir répondre à des difficultés temporaires cet hiver ou à tout autre moment », rassure Pap Ndiaye. Dans les académies comme Créteil, qui comptent des pôles universitaires importants, l'Education nationale envisage de recruter des étudiants en master comme contractuels.

« Une information, pas une formation »

Les inquiétudes portent aussi sur les formations des nouveaux contractuels, qui vont débuter. « Ce sera une information, pas une formation, insiste Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire. Il y aura des adultes devant chaque classe à la rentrée, mais pas des enseignants. Ils n'auront pas de formation solide pour gérer une classe. »

A Créteil, Pap Ndiaye a évoqué les « 80 % d'enseignants contractuels » qui ont une expérience d'enseignement depuis plusieurs années, « tous ne sont pas débutants dans le métier ». Le ministère de l'Education réfléchit d'ailleurs à leur contractualisation « pluriannuelle ».

Selon l'Education nationale, les contractuels représentent 1 % des enseignants dans le premier degré, et de 8 à 10 % dans le second degré, avec des variations selon les académies. Au lieu de recourir aux contractuels, pourquoi ne pas recruter les candidats qui n'ont pas obtenu le concours mais qui figurent sur les listes complémentaires et sont, pour certains, titulaires d'un master MEEF (enseignement) et donc formés à ce titre ?, interroge le SNUipp-FSU. Selon le syndicat, le ministère n'accepte de recruter des candidats sur listes complémentaires que pour remplacer les admis qui ont démissionné, « pas pour pallier le manque d'enseignants ».

300 euros net de plus par mois

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Début août, à l'Assemblée, Pap Ndiaye avait indiqué que des départements déficitaires pouvaient faire appel à des candidats inscrits sur listes complémentaires dans des départements proches. Les candidats qui figurent sur une liste complémentaire dans les académies de Reims, Rouen et Amiens, proches de l'Île-de-France, peuvent « venir enseigner du côté de Versailles ou de Créteil, même si la proposition n'est pas particulièrement attirante », indiquait le ministre.

Au-delà de ces ajustements de rentrée, Pap Ndiaye a redit son intention de s'attaquer au fond du problème, pour que le métier d'enseignant « retrouve son lustre ». Des discussions doivent s'ouvrir à l'automne. Le SNUipp-FSU a déjà réclamé mardi « une revalorisation immédiate de 300 euros net par mois », rappelant qu'un professeur des écoles commençait sa carrière à 1.400 euros net.

Marie-Christine Corbier

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