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« On ne sait pas bien où on va » : au cœur de la formation express des enseignants contractuels

Quelques jours avant la rentrée, 150 personnes destinées à enseigner en primaire étaient réunies en Seine-Saint-Denis pour apprendre les rudiments du métier. Le recours aux contractuels s’est accru, faute de titulaires en nombre suffisant.

Par  (Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis))

Publié le 26 août 2022 à 11h00, modifié le 26 août 2022 à 17h04

Temps de Lecture 4 min.

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« Pédagogie : qu’est-ce que c’est qu’enseigner ? » A moins d’une semaine de la rentrée scolaire, les nouveaux professeurs contractuels recrutés pour les écoles primaires de la Seine-Saint-Denis apprennent en version express le b.a.-ba de leur nouveau métier. Ils sont environ 150, ce jeudi 25 août, à avoir rejoint le site de l’institut national supérieur du professorat et de l’éducation de Livry-Gargan pour cette formation de quatre jours réservée à ceux qui viennent de signer leur premier contrat.

Au premier chapitre de leur nouvelle vie professionnelle, « les outils pour apprendre à planifier les apprentissages ». Les informations déferlent à grande vitesse. Qu’est-ce qu’un « cahier d’appel » ou un « cahier de correspondance » ? Où trouver les programmes et les ressources utiles à la préparation des cours ? Comment gérer les relations avec les parents, les conflits avec les élèves ? Les deux formateurs Karin Nacache et Bruno Giel survolent tous les aspects de la vie d’un enseignant en trois heures.

Anthony Fructus, 34 ans, lève sa main pour poser une question aux formateurs. Près de 150 enseignants contractuels recrutés pour les écoles primaires de Seine-Saint-Denis assistent à la première journée de formation à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation, à Livry-Gargan, le 25 août 2022.
Une formatrice donne des cours d'enseignement des mathématique destinées aux élèves de primaires, à Livry-Gargan, le 25 août 2022.

Si elles ne proposaient aucune formation pour les professeurs non titulaires il y a encore quelques années, les académies mettent en place ces modules au fur et à mesure que leur recrutement prend de l’ampleur. Créteil a acquis de l’expérience en la matière. Dans le premier degré, c’est l’académie la plus touchée – avec Versailles – par la pénurie d’enseignants. En 2022, 700 postes n’ont pas été pourvus à l’issue des concours enseignants. L’académie a dû recruter en urgence 200 nouveaux enseignants non titulaires dans le premier degré et 200 dans le second degré, en plus des 2 000 qu’elle a reconduits. « Enseignant est un métier d’expérience et j’aimerais que tous aient une expérience conséquente, mais nous devons faire avec une situation tendue », a tenté de relativiser, jeudi, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, sur France 2, interrogé sur cette question du recours croissant aux contractuels. Vendredi matin, le ministre a également annoncé « au printemps 2023, un concours exceptionnel de titularisation pour des enseignants contractuels », dont les modalités restent à préciser.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les enseignants contractuels au secours de l’académie de Toulouse

Un aréopage hétéroclite

Visages concentrés, carnet de notes ou ordinateurs déployés devant eux, smartphones à portée de main pour prendre en photo le PowerPoint qui défile sur l’écran, les nouveaux recrutés de Seine-Saint-Denis engrangent les conseils des formateurs. Les participants « prennent tout ce qu’il y a à prendre », comme l’exprime Rebecca Goldsztejn. La trentenaire s’était lancée dans un master MEEF (spécialisé dans la formation aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) qu’elle a interrompu en devenant mère. Trois enfants plus tard, elle a jugé que cette vague de contrats était l’occasion de se relancer. « Je sais que les contractuels ne sont guère appréciés par la profession, mais ce sera une corde de plus à mon arc », estime-t-elle.

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