La difficile fuite des normaliens tentés par le privé
DÉCRYPTAGE - Une minorité des élèves du plateau de Saclay, de Lyon, ou de la rue d’Ulm est confrontée à un dilemme: taire son envie de partir ou faire face à l’hostilité de l’administration et de certains camarades.
À l’heure où les élèves se préparent à regagner leurs écoles du plateau de Saclay, de Lyon, de Rennes, ou de la rue d’Ulm, une minorité de normaliens, tentée de bifurquer vers le privé, est confrontée à un dilemme: taire son envie de partir ou faire face à l’hostilité de l’administration et de certains camarades.
Pour Antoine*, intégrer le master d’économie de l’ENS Paris-Saclay était une évidence. «Les professeurs de prépa nous vendaient l’école comme le Saint-Graal. On nous parlait de débouchés incroyables sans nous expliquer la réalité de la recherche.» Aujourd’hui, à 25 ans, il souhaite changer de cap et intégrer une entreprise privée. Mais, durant ses quatre années d’études, il a été rémunéré, en tant qu’élève fonctionnaire, environ 1300 euros par mois. Ce salaire l’oblige, en principe, à se soumettre à un «engagement décennal», autrement dit à travailler dans la fonction publique six années après sa formation. S’il décide de «pantoufler», c’est-à-dire de quitter le service public…
AdN
le
Si la recherche et l'enseignement payaient plus et étaient bien mieux structurés, nous garderions nos normaliens dont les nouveaux élèves et la société ont tant besoin ...
Edmonde
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Pauvres choux ! Leurs copains sont vilains avec eux. Et en plus ils doivent payer pour résilier leur engagement. Je vais fondre en larmes en pensant à eux.
Tancrède Behl
le
Engagement décennal : ils doivent dix ans, et non six à l'État.