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Décryptage

Nouvelles écoles spécialisées dans la transition environnementale : on y fonce ou on évite ?

La Green Management School, Sup'écolidaire, l'ESI Business School, School of Impact… Ces dernières années, les établissements privés spécialisés ont fleuri. Que valent-ils ?

La School of Impact accueillera à Paris sa première promotion de 25 étudiants en octobre 2022.
La School of Impact accueillera à Paris sa première promotion de 25 étudiants en octobre 2022. (School of Impact)

Par Chloé Marriault

Publié le 22 août 2022 à 17:50Mis à jour le 22 août 2022 à 17:51

« Dans le secteur de la transition écologique, les besoins sont croissants et les entreprises ont souvent du mal à recruter faute de professionnels qualifiés », observe Benjamin Roux, responsable de recrutement au sein d'Elatos, cabinet de recrutement spécialisé dans l'environnement, l'énergie et l'informatique.

Et ça, le marché de la formation l'a bien compris. Depuis 2017, de nouveaux établissements du supérieur, privés et spécialisés, ont vu le jour. Leur but : proposer des cursus entièrement tournés vers la transition environnementale et sociale. Parmi elles, la Green Management School, l'ESI Business School, Sup'écolidaire, la School of Impact … A ces établissements récents s'ajoutent des écoles plus anciennes. Exemple : l'école des nouveaux métiers de la transition écologique (ISE), créée en 1993, ou l'Institut des métiers de l'environnement et de la transition écologique (IET), né en 1994.

Des débouchés dans des entreprises, associations, institutions…

Leurs campus sont implantés un peu partout en France : en région parisienne et lyonnaise, à Bordeaux, à Nantes… Ces établissements délivrent des diplômes de niveau bac +2, bac +3 et bac +5. Leurs étudiants se destinent à divers métiers : chargé de mission, chef de projet, consultant, responsable QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement), responsable RSE… A l'issue de leur cursus, certains travaillent pour des collectivités, d'autres pour des institutions, des associations, des ONG, des ETI, des PME, des grands groupes (Veolia, Suez, Engie…) ou en tant qu'indépendants. Et ce, dans des structures généralistes ou spécialisées dans l'environnement.

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Dans ces établissements privés, pour les cursus de niveau bac +3 à bac + 5, comptez entre 5.200 et 10.500 euros de frais de scolarité l'année. Des sommes dont sont exemptés les étudiants qui se forment en alternance. Cet investissement est-il rentabilisé ? Ces écoles assurent que l'insertion de leurs diplômés est excellente.

Amaury Motaouakkil, manager au sein du cabinet de recrutement Michael Page, n'a pas encore eu affaire à des diplômés d'écoles nouvellement créées dans ses recrutements. Mais pour lui, ceux qui en sont issus peuvent mettre en avant leurs valeurs et convictions. « Les entreprises ont conscience que la quête de sens est un élément majeur pour les candidats. On peut donc penser que les profils qui ont suivi ces formations très spécialisées, encore peu connues des recruteurs, sauront faire la différence grâce à leur réel intérêt pour l'environnement et leur choix de carrière », avance-t-il.

Selon lui, ces écoles, habiles en matière de communication, répondent à une vraie demande des nouvelles générations. Et d'ajouter : « Tout laisse à penser que ces établissements n'auront pas de mal à remplir leurs promotions et que leurs diplômés deviendront une composante à part entière du marché du travail. »

Elargir le bassin de recrutements

Il faut dire que certaines entreprises sont contraintes d'élargir leur sourcing. C'est le cas de Bureau Veritas, groupe spécialisé dans les tests, les inspections et la certification. Parmi ses jeunes recrues dans le secteur de la transition environnementale : des consultants HSE, des chefs de projet en efficacité énergétique, des inspecteurs rejets atmosphériques…

Jusqu'à récemment, l'entreprise embauchait plutôt sur ces postes des profils issus d'écoles d'ingénieurs ou de cursus universitaires spécialisés. Elle comptait aussi dans ses rangs des profils issus de l'ISE. « On a besoin de recruter ailleurs pour répondre à nos besoins. On est prêts à se tourner vers des diplômés issus d'établissements très récents qui n'ont pas encore de notoriété », explique Frédéric Bouckenhove, vice-président des ressources humaines en France. L'entreprise a récemment recruté sa « campus manager ». Parmi ses missions : « Sourcer les écoles que l'on ne connaît pas et référencer de nouvelles filières qui forment des jeunes sur ce type de métiers notamment », pour les recruter plus facilement ensuite. Et il y a de quoi faire.

Chloé Marriault

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