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Pap Ndiaye, la République à l’école de la nuance

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Encore novice aux responsabilités, le ministre de l’Education nationale veut redonner ses lettres de noblesse à l’enseignement en cassant la machine à reproduire les inégalités. Pudique, le chercheur se trouve au centre de l’attention depuis son arrivée rue de Grenelle.
par Elsa Maudet, Marlène Thomas et photo Martin Colombet
publié le 26 août 2022 à 20h50

Quand la proposition est tombée, Jeanne Lazarus était dans un avion pour le Canada. A l’atterrissage, un message sur son téléphone : «Rappelle-moi, c’est urgent.» Au bout du fil, son conjoint, Pap Ndiaye, lui a d’abord demandé de s’asseoir. La Première ministre, Elisabeth Borne, venait de lui proposer le poste de ministre de l’Education nationale. A lui, l’historien spécialiste d’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, ni politicien ni haut fonctionnaire, plus habitué aux bancs des grandes écoles qu’aux travées des ministères. Ils en ont discuté. Longuement. «La question que je me suis posée, c’était de savoir si j’étais capable d’apporter quelque chose», confie l’intéressé depuis son bureau de la rue de Grenelle, à quelques heures de sa première conférence de presse de rentrée. A l’évidence, la réponse fut oui.

L’homme de 56 ans, premier noir à la tête de ce maroquin si exposé, se voit tant en modèle pour des jeunes en manque de représentativité qu’en ministre qui laissera son empreinte dans l’histoire de l’éducation. Comment ? En redonnant leurs lettres de noblesse à l’école et aux personnes qui la font et en cassant la machine à reproduire les inégalités sociales. Lui qui n’a eu de cesse, depuis son entrée en fonction, de mettre en avant la «méritocratie républicaine» – concept bien pratique pour se rassurer d’avoir permis aux meilleurs élèves de tirer leur épingle du jeu, en laissant les autres au bord du chemin – tempère : «L’école française es

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