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La pénurie d’enseignants, un problème qui existe presque partout en Europe

Pendant qu’en France des professeurs manquent à l’appel et que des contractuels sont recherchés, d’autres pays bricolent, eux aussi, tant bien que mal.

Par  (Londres, correspondance),  (Berlin, correspondant),  (Malmö, Suède, correspondante régionale),  (Rome, correspondance) et

Publié le 29 août 2022 à 05h00, modifié le 29 août 2022 à 15h58

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Des élèves tiennent une banderole sur laquelle on peut lire « L’école est laissée sans argent et sans sécurité, nous sommes là pour notre avenir », à l’entrée d’une école de Turin, le 7 janvier 2021.

A l’heure où la France se demande pourquoi le « plus beau métier du monde », selon le mot du ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, ne fait plus recette, voilà peut-être de quoi se consoler : la crise du recrutement des professeurs est un problème dans presque toute l’Europe, et même au-delà. Les 4 000 enseignants français qui manquent à l’appel à l’issue des concours du printemps 2022 semblent un moindre mal par rapport aux situations, souvent préoccupantes, des pays voisins.

En Allemagne, où les vacances sont déjà terminées, 4 400 postes étaient vacants en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé du pays, à la reprise des cours, le 10 août. Dans le Schleswig-Holstein, ils étaient 200 quand les écoles ont rouvert, le 14 août. A Berlin, 875 postes n’étaient pas pourvus le jour de la rentrée, le 20 août.

En Italie, pays confronté à un fort vieillissement de sa population enseignante, 150 000 postes sont désormais occupés par des remplaçants au statut précaire. Tandis que l’agence suédoise de l’éducation, Skolverket, prévoit qu’il faudra former 153 000 enseignants d’ici à 2035, pour compenser les départs à la retraite et les changements de carrière de ceux que la profession n’intéresse plus.

Les Anglais, eux, savent que la crise couve depuis longtemps, mais elle n’en est pas moins violente : selon un sondage de l’Association of School and College Leaders (ASCL), le syndicat des directeurs d’établissement, 95 % d’entre eux disent peiner à recruter ; 72 % font appel à des remplaçants pour couvrir des postes censés être permanents. « Le recrutement des enseignants est extrêmement difficile depuis des années, mais notre sondage montre que nous avons atteint un moment de crise », estime Geoff Barton, le secrétaire général. Les taux d’abandon sont également élevés, puisque, après un an de carrière, 12 % des enseignants quittent le métier ; après cinq ans, ils sont un tiers ; après dix ans, 40 %.

Qualité de l’enseignement dégradée

Une enseignante (à gauche) avec des élèves ukrainiens à l’école polyvalente Max-Ernst, à Cologne (Allemagne), le 25 mars 2022.

Pendant que la France s’échine à trouver des contractuels et monte des formations express à quelques jours de la rentrée, les autres pays européens bricolent, eux aussi, tant bien que mal. Pour s’en sortir, les deux tiers des directeurs britanniques font appel à des professeurs qui ne sont pas spécialisés dans la matière qu’ils enseignent, et un tiers ont dû se résoudre à augmenter la taille des classes. En Italie, depuis septembre 2020, le ministère de l’éducation a mis en place un nouveau mode de recrutement en ligne appelé « Call veloce » (appel rapide) qui permet aux enseignants de postuler à un CDI quelle que soit leur région d’origine, pour remplir plus vite les postes vacants.

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