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La rentrée bousculée des edtechs françaises

La filière, qui a connu coup d'accélérateur pendant la pandémie, fait face à une nouvelle donne avec le ralentissement de l'économie, la raréfaction des financements et l'arrivée d'un nouveau ministre de l'Education nationale.

Le secteur de l'edtech utilise les nouvelles technologies pour former les salariés ou aider les élèves.
Le secteur de l'edtech utilise les nouvelles technologies pour former les salariés ou aider les élèves. (iStock)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 30 août 2022 à 08:29Mis à jour le 30 août 2022 à 09:23

La rentrée est toujours un moment crucial pour les entreprises, les écoles et les établissements de l'enseignement supérieur (universités, grandes écoles, etc). Les services de ressources humaines sont ravis de proposer aux salariés de nouvelles formations et les enseignants de tester des nouveaux outils auprès de leurs élèves.

Une aubaine pour les start-up de l'edtech - les sociétés utilisant les nouvelles technologies pour favoriser l'enseignement et l'apprentissage - qui ont l'occasion d'étaler leur savoir-faire. Pendant deux ans et demi, la crise sanitaire a donné un coup de fouet aussi inattendu que spectaculaire à cet écosystème.

En 2021, les financements ont battu un record (20,1 milliards de dollars, en hausse de 34 %) et 23 nouvelles licornes ont vu le jour dans le monde. En France, les jeunes pousses du secteur ont également franchi un palier symbolique en dépassant pour la première fois la barre du milliard de chiffre d'affaires , selon une étude réalisée par EY, EdTech France et la Banque des Territoires.

Une année 2022 plus timide

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Plusieurs fleurons de la French Tech ont amassé de gros chèques auprès des investisseurs, à l'image d'Openclassrooms (70 millions d'euros) ou de 360Learning (172 millions d'euros). « Le marché de l'edtech en France est tiré traditionnellement par la formation professionnelle et continue », remet en perspective Marie-Christine Levet, la dirigeante du fonds d'investissement Educapital.

L'an dernier, la France était ainsi le deuxième pays européen le mieux financé dans l'edtech (487 millions d'euros), derrière le Royaume-Uni. « L'année 2021 a été exceptionnelle car nous avons rattrapé en un an des financements qui auraient dû être réalisés lors des années précédentes », tempère Anne Charlotte Monneret, la directrice d'EdTech France, qui regroupe 450 jeunes pousses de la filière.

Cette année est toutefois partie sur des bases plus timides. Au cours du premier semestre, une dizaine d'opérations ont été réalisées pour un montant cumulé d'environ 85 millions d'euros, selon les estimations du fonds tricolore Educapital. Il reste quatre mois pour renverser la vapeur, même si la conjoncture économique a bien changé avec le retour de l'inflation, les craintes d'une récession et le refroidissement du marché du capital-risque. De quoi enrayer la dynamique ?

Problèmes structurels à résoudre

« Ce sont surtout les gros tours de table qui sont affectés », relativise Marie-Christine Levet, qui se dit « optimiste » sur l'avenir de l'edtech car elle apporte des solutions à des problèmes qui ne sont pas près de disparaître. Les entreprises ont, en effet, compris que la formation des salariés tout au long de la vie était l'une des clés de leur succès, et ce d'autant plus que des filières peinent à recruter.

​Par ailleurs, la France fait face à un problème de déclassement dans les grandes enquêtes internationales sur le niveau des élèves. Les ​opportunités ne devraient pas donc pas manquer pour les start-up qui proposent des solutions innovantes pour le milieu scolaire.

Pap Ndiaye, peu bavard sur le numérique

Lalilo facilite par exemple l'apprentissage de la lecture des enfants . « L'intelligence artificielle est une clé pour lutter contre le décrochage des élèves car elle permet d'offrir des parcours personnalisés aux enfants », cite en exemple Marie-Christine Levet, qui a investi dans cette start-up rachetée en 2021 par le groupe américain Renaissance .

A l'heure de la rentrée, il y a tout de même des inconnues. Depuis sa nomination, le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, s'est peu exprimé sur la question du numérique. Or, les budgets qu'il allouera à ce dossier dans les prochaines années déterminent en partie l'avenir des jeunes pousses qui développent des solutions dédiées au milieu scolaire.

Adrien Lelièvre

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