A chaque rentrée universitaire, son lot d’images d’amphithéâtres bondés diffusées au journal télévisé. Celle de septembre ne devrait pas y échapper. La barre symbolique des trois millions d’étudiants en France sera franchie. A la rentrée 2021-2022, le ministère de l’enseignement supérieur en recensait déjà 2,97 millions, avec une « hausse sensible » de 2,5 %, soit 73 000 nouveaux inscrits, selon une note publiée fin juillet. En réalité, on assiste à une augmentation constante depuis 2008. En cause, la croissance démographique des années 2000 et la hausse nette du nombre de bacheliers à l’aube des années 2020. Reste que si l’université continue d’absorber la majorité des étudiants, les écoles de commerce et les formations d’ingénieurs connaissent une progression de leurs effectifs bien plus importante.
Avec 25 % des étudiants du supérieur, l’enseignement privé connaît un développement continu dans toutes les régions académiques, outre-mer compris. Rien que pour l’année 2021-2022, il a enregistré une progression de 10 %. A titre de comparaison, celle du périmètre des universités s’élève seulement à 0,4 %, soit 7 000 étudiants supplémentaires pour un total de 1,65 million. Sur certains territoires, où le privé connaît très peu de recul, la part du public baisse, notamment dans les académies de Toulouse et de Nancy-Metz (− 3,1 %). En outre, certains cursus du secteur public affichent des fréquentations en berne. Le nombre d’étudiants préparant un bachelor universitaire de technologie (BUT, ex-DUT) au sein de l’université chute d’environ 5 %, tout comme les classes préparatoires aux grandes écoles (− 1,8 %). La population estudiantine boude aussi les BTS en parcours scolaire (− 5,7 %), leur préférant ceux en apprentissage, dont les effectifs ont bondi de 43,2 % en un an. A noter que ces apprentis sont principalement inscrits dans l’enseignement privé, à hauteur de 77,5 %.
Dans certaines académies, la part du privé est particulièrement importante, s’élevant jusqu’à 36 %. Celle de Nantes arrive en tête, suivie de près par Paris et Lyon. « On s’est beaucoup développé », reconnaît-on chez Audencia, fondée en 1900 dans la préfecture des Pays de la Loire. A la rentrée 2021-2022, l’école de commerce a connu une progression de ses effectifs dans toutes ses formations. Parmi elles, les filières accueillant des apprentis, boostées depuis la libéralisation de l’apprentissage issue de la loi Avenir professionnel de 2018. Le nombre de candidats croît lui aussi, en parallèle de l’ouverture de nouveaux programmes et de campus, preuves habituelles de la bonne santé des établissements privés.
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