Comme chaque mardi matin depuis un an, David quitte le domicile de sa femme sous les pleurs de ses deux petits garçons. C’est parti pour deux heures de train, plus de 300 km à avaler, avant de rejoindre Paris, où il est professeur d’EPS dans le XXe arrondissement. Depuis que sa femme a été mutée à Dijon, c’est seul, loin de sa famille, qu’il vit dans la capitale toute la semaine. Sa demande de mutation pour la suivre n’a pas été acceptée, une décision qu’il peine à digérer : «J’adore vraiment mon métier actuel, mais si ma mutation n’est pas vite acceptée, je réfléchirai à une reconversion. Au bout de quinze ans d’ancienneté, je devrais quand même avoir le droit de travailler près de ma famille.»
Comme tous les professeurs, David connaissait le «mode de fonctionnement» de l’éducation nationale en termes de mobilité : un barème à points, basé sur l’ancienneté, la situation personnelle et familiale. Mais, aujourd’hui, bon nombre de collègues et de syndicats enseignants dénoncent un système «cassé». En effet, le taux de mobilité des professeurs des écoles dans l’éducation nationale est d’environ 1 %. Un plus bas historique. Une des lourdes conséquences du problème hypersensible de recrutement dans le secteur. Moins il y a de candidats aux concours d’entrée, plus les demand