Rentrée des classes : «No smile before Christmas», la méthode radicale des profs pour tenir les élèves

Se montrer ultrastrict jusqu’à Noël, puis se dérider : c’est la méthode employée par de nombreux enseignants, dont c’est la rentrée ce mercredi. Une astuce pour éviter les débordements qu’on se repasse discrètement en salle des profs.

Instaurer des limites avec leurs élèves est une préoccupation majeure des profs. «Serrer la vis, puis la desserrer» est une solution, qui a ses partisans... et ses détracteurs. (illustration). Blueline studio/Dejan Marjanovic
Instaurer des limites avec leurs élèves est une préoccupation majeure des profs. «Serrer la vis, puis la desserrer» est une solution, qui a ses partisans... et ses détracteurs. (illustration). Blueline studio/Dejan Marjanovic

    L’attirail est prêt : pantalon et veste noirs, un chignon strict, mais surtout, l’humour remisé au placard et le sourire aussi. « Je vais faire peur », sourit Noélia (le prénom a été changé), qui s’apprête à faire sa seconde rentrée, jeudi, dans un collège parisien. Elle sait déjà que l’une de ses classes sera « difficile ». Alors, elle va appliquer une méthode radicale au nom anglo-saxon : « No smile before Christmas » : pas de sourire avant Noël. Objectif : être dur avec ses ouailles pour assurer ses cours efficacement, le temps d’un trimestre, avant de s’assouplir en janvier.

    « C’est un vieux truc de profs dont on m’a parlé à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé). Mais c’était officieux, comme une sorte de code transgressif, pas très nouvelle pédagogie », reconnaît Noélia. Dans la vraie vie, la jeune femme n’est « pas une méchante » et « c’est peut-être ça le problème », s’interroge-t-elle. « Je n’ai pas confiance en moi, je crains que les élèves ne me respectent pas et pourrissent mes cours, puis, qu’à la fin de l’année, je n’aie pas réussi à faire la moitié du programme, décrypte l’enseignante. Mais j’ai peut-être tort, on verra à l’usage. »