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Pour le tourisme tricolore, le mois de juillet a tenu ses promesses

L'hôtellerie-restauration, qui a tiré le PIB français vers le haut au deuxième trimestre, poursuit sur sa lancée. Les touristes étrangers sont bien présents, tandis que la clientèle française semble avoir gardé ses habitudes dans l'Hexagone. Le mois d'août devrait s'inscrire dans la même lignée.

La région PACA a fait le plein au mois de juillet.
La région PACA a fait le plein au mois de juillet. (Max BAUWENS/REA)

Par Yann Duvert, Clotilde Briard

Publié le 2 août 2022 à 17:45Mis à jour le 3 août 2022 à 10:51

A deux pas de la Tour Eiffel, les restaurants et cafés appréciés des touristes ont enfin retrouvé un peu d'animation. Presque désertés pendant plus de deux ans, ils ont recommencé à faire le plein de visiteurs venus d'Europe mais aussi de tout le continent américain et des régions françaises.

Les réservations à Paris ont bondi de 32 % entre mi-juin et fin juillet par rapport à la même période de 2021, selon la plateforme TheFork . Au total, elles ont progressé de 22 % dans toute la France, avec des records dans des villes comme Nice (+55 %) ou Cannes (+39 %). Même si quelques métropoles, à l'instar de Nantes ou Montpellier, sont plus en retrait.

Le tourisme moteur du PIB tricolore

D'une manière générale, le cru 2022 s'annonce bon pour le tourisme tricolore. Car les Français, même s'ils sont partis en plus grand nombre à l'étranger, ont gardé le goût des vacances dans l'Hexagone. « La montagne et la campagne tirent leur épingle du jeu, le centre de la France est très prisé », confirme Laurent Duc, à la tête de la branche hôtellerie au sein de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih).

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Combiné au retour de la clientèle nord-américaine, ce facteur devrait ainsi venir conforter le net rebond de consommation enregistré par le secteur de l'hôtellerie-restauration au deuxième trimestre (+8,9 %, selon l'Insee), donnant au passage un coup de fouet au PIB français.

De leur côté, les professionnels de l'hébergement se frottent les mains. Tous les indicateurs sont au beau fixe, et le taux de fréquentation tutoie désormais son niveau d'avant-Covid. Dans l'hôtellerie, les prix s'envolent : +22,5 % en Île-de-France au mois de juillet par rapport à 2019, +20,1 % en Corse, +21,3 % en Bretagne. La hausse atteint même 34,7 % en Paca ou le revenu par chambre disponible (RevPar), l'un des principaux indicateurs, augmente de 35 %. « La demande est extrêmement forte, il y a du monde partout », s'enthousiasme Michel Tschann, président honoraire de la Fédération de l'hôtellerie de la restauration et du tourisme Nice Côte d'Azur, qui ne prévoit pas de tassement au mois d'août. « C'est rassurant économiquement et émotionnellement. »

Le sud de la France n'est pas seul à tirer son épingle du jeu. Logis Hotels, premier groupe d'hôteliers-restaurateurs indépendants, connaît un été record, avec comme locomotives les régions du Sud-Ouest et l'Auvergne-Rhône-Alpes. A la clé, un chiffre d'affaires en hausse de 79 % par rapport à juillet 2019. « Et l'on devrait avoir un mois d'août aussi bon, avec en plus des réservations de dernière minute », assure son directeur général, Karim Soleilhavoup.

Dans les campings, le mois de juillet a également répondu aux attentes, en particulier pendant la première quinzaine. Et même si des contrastes sont observés en fonction des zones géographiques, que la canicule a pu freiner certaines ardeurs, et que les commerces annexes (en particulier la restauration) subissent l'effet pouvoir d'achat, un record de fréquentation reste tout à fait envisageable cet été. Pour Odalys, qui propose des hébergements en camping ou en résidences, le mois d'août s'annonce d'ailleurs « exceptionnel », avec un taux d'occupation supérieur à 92 %.

Malgré la montée de l'inflation, l'envie de se faire plaisir demeure, y compris pour les plus petits budgets. Ceux qui ne partent pas en vacances cherchent une échappatoire, et les parcs de loisirs sont nombreux à en bénéficier, avec des niveaux globalement similaires à l'été 2019. « Pour l'instant, les réservations et les préventes sont de bonne tenue », se félicite Sophie Huberson, déléguée générale du Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels. « Nous n'avons pas d'éléments qui viendraient infléchir cette tendance. »

Incertitude sur la rentrée

Un petit bémol est, cependant, à apporter à cette tendance positive de l'été. Dans la restauration, de multiples établissements situés dans les zones touristiques et habitués à rester ouverts non-stop ou presque en très haute saison, ont dû instaurer des jours de fermeture, faute de personnel en nombre suffisant . Leurs ventes par rapport à 2019, l'année de référence d'avant la pandémie, en seront donc forcément impactées. De manière plus globale, la reprise du tourisme tricolore pourrait être enrayée par le manque de main d'oeuvre. Selon étude du World Travel & Tourism Council (WTTC) publiée ce mardi, 70.000 postes sont toujours vacants dans le secteur.

Et la rentrée risque d'être moins rose. Les préoccupations face à l'inflation et les arbitrages des consommateurs face à d'autres dépenses lourdes laissent peser des incertitudes sur le secteur. Avec une part des dépenses énergétiques en augmentation dans les budgets, la fréquentation des restaurants comme les déplacements durant les vacances de la Toussaint ou de Noël pourraient souffrir.

Yann Duvert avec Clotilde Briard

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