Pour la première fois depuis deux ans, ce ne sont pas les contraintes sanitaires, levées en cette rentrée, qui ont accompagné le retour à l’école de près de 12 millions d’élèves jeudi 1er et vendredi 2 septembre. Les inquiétudes sur l’épidémie de Covid-19 ont laissé place à celles sur la crise du recrutement des enseignants, qui a fait naître un doute quant à la capacité de l’éducation nationale à recruter suffisamment de professeurs pour assurer sa mission.
Le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, s’était engagé au début de l’été à ce qu’il y ait « un enseignant dans chaque classe », en dépit des 4 000 postes restés vacants à l’issue des concours de recrutement. La rentrée se déroule dans « de bonnes conditions », a affirmé le ministre, jeudi, lors d’un déplacement dans un collège d’Airaines (Somme), tout en reconnaissant que cela ne signifiait pas que « tous les problèmes [étaient] réglés » et qu’il y avait « des difficultés ici et là, dans certaines disciplines ou dans certaines académies ».
Plusieurs enseignants ont en effet rapporté depuis mercredi, jour de leur prérentrée, des postes vacants dans leurs établissements. Dans le second degré, le SNPDEN, syndicat majoritaire des chefs d’établissement, a lancé une enquête dont les résultats partiels montrent que l’objectif n’était pas encore atteint dans les collèges et les lycées.
« Pour l’instant, nous n’avons pas un enseignant présent partout, constate Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN, et proviseur de la cité scolaire Hector-Berlioz à Vincennes (Val-de-Marne), où trois professeurs manquaient à l’appel jeudi soir. Les rectorats travaillent pour trouver des remplaçants. Les affectations peuvent se faire très vite. Nous avons jusqu’à lundi, au moment où démarreront vraiment les emplois du temps. »
Affectations sur le fil
Dans le premier degré, l’attention se focalise sur les académies de Créteil et Versailles, où environ 1 400 postes n’ont pas été pourvus au concours sur un peu plus de 3 200 et où les syndicats ont fait état de classes sans professeur au matin de la rentrée. « Nous avons eu quelques cas de postes vacants dans des écoles en raison d’ajustements de dernière minute », reconnaît le rectorat de Versailles, précisant que ces situations ont été « réglées dans la demi-journée » en faisant appel aux brigades de remplacement. « Il n’y a pas de difficulté majeure par rapport aux années précédentes », assure-t-on, comme dans chacune des académies.
Ces affectations sur le fil sont le lot de chaque nouvelle année scolaire et durent toujours plusieurs jours, reconnaissent les syndicats. Il est encore trop tôt pour savoir si elles sont plus nombreuses en cette rentrée, et si elles conduiront à plus d’instabilité pour les élèves en cas de succession de remplacements.
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