Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Après les incendies, les responsables politiques appelés à mieux prendre en compte les forêts

Des réformes structurelles, telles que la création d’un ministère, sont nécessaires pour répondre aux défis que pose le réchauffement, affirment certains acteurs de la filière.

Par 

Publié le 01 septembre 2022 à 06h00, modifié le 01 septembre 2022 à 14h33

Temps de Lecture 6 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Des arbres carbonisés dans la forêt des Landes, à Belin-Béliet (Gironde), le 24 août 2022.

Manque-t-il un ministre dans le gouvernement d’Elisabeth Borne ? Alors que sécheresses et incendies frappent durement la forêt, faut-il réformer la politique et l’organisation de l’Etat pour faire face aux enjeux ? Si une partie des acteurs et des observateurs souhaitent avant tout que soient mises en œuvre des orientations déjà annoncées, certains appellent de leurs vœux des évolutions structurelles plus profondes.

« S’il n’y a aucun changement à la suite de cet été, il y a un souci, estime Daniel Perron, juriste et spécialiste des politiques forestières. On ne peut pas considérer que donner davantage de moyens aux pompiers sera la seule réponse à la crise de la forêt. » Extension du risque d’incendies, attaques de ravageurs, manque d’eau à répétition… Les défis, essentiellement liés au dérèglement climatique, sont immenses. Sur la première quinzaine d’août, 53 départements ont connu un feu de plus de 10 hectares, un chiffre inédit.

Depuis 2017, le volume de bois récolté en mauvais état sanitaire a été multiplié par quatre dans les forêts publiques. Et d’ici à 2050, un tiers des 17 millions d’hectares de forêt métropolitaine est menacé de dépérissement. Des espèces, telles que l’épicéa en plaine ou le frêne, risquent de disparaître. La capacité des massifs à stocker du carbone diminue et les arbres poussent moins vite. Au niveau économique, toute la filière est fragilisée.

Malgré l’urgence, beaucoup estiment que la forêt est devenue le « parent pauvre » des politiques publiques. Au cours des dernières décennies, les moyens humains et financiers ont considérablement diminué.

« Absence de portage politique fort »

L’Office national des forêts (ONF), qui gère les forêts publiques – soit 25 % de la forêt métropolitaine –, a perdu 5 000 emplois en vingt ans. Pour conseiller et accompagner les 3,5 millions de propriétaires privés, le Centre national de la propriété forestière (CNPF) s’appuie sur quelque 310 salariés, un chiffre en baisse depuis cinq ans, et ne dispose pas d’outils numériques permettant la télédéclaration des documents de gestion. « Dans le Grand-Est, une grande région forestière, il n’y a plus dans les services de l’Etat que trente et une personnes qui s’occupent des forêts de douze départements », cite encore Gilles Van Peteghem, un ingénieur forestier qui a exercé de nombreuses fonctions au sein de la filière au cours des quarante dernières années.

La dernière grande loi forestière, votée à l’unanimité, date de 2001. Le dernier ministre de la forêt, René Souchon, a lui été nommé en 1985. Stéphane Viéban, le directeur général de la puissante coopérative forestière du Sud-Ouest Alliance Forêts Bois, se souvient l’avoir rencontré à l’occasion du 100e anniversaire de son école forestière. « C’est symbolique mais on regrette qu’il n’y ait pas la lettre “F” dans le sigle du ministère de l’agriculture, estime-t-il aujourd’hui. On se sent un peu orphelin. » La forêt, désormais, relève d’une sous-direction du ministère de l’agriculture, qui s’occupe également du cheval et de la bioéconomie.

Il vous reste 69.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.