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A l’heure de la rentrée scolaire, des élèves face à une machine à stress

Le Covid-19, les dernières réformes et les difficultés chroniques du système éducatif ont multiplié les formes de mal-être des écoliers jusqu’aux lycéens.

Par  et

Publié le 01 septembre 2022 à 05h05, modifié le 01 septembre 2022 à 10h53

Temps de Lecture 5 min.

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Le système scolaire est-il devenu une machine à stress ? A l’heure où 12,1 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école, du collège et du lycée, jeudi 1er et vendredi 2 septembre, la question mérite d’être posée. La santé psychique des adolescents fait l’objet « de beaucoup d’alertes » de la part des « milieux médicaux », a insisté Pap Ndiaye, le ministre de l’éducation nationale, lors d’un direct avec les internautes sur la plate-forme Brut, le 29 août. Dans un contexte social, économique et environnemental anxiogène, le nombre de passages aux urgences pour gestes suicidaires est en forte hausse chez les jeunes de 11 à 24 ans (+ 27 % sur les premiers mois de 2022 par rapport à la même période en 2021), en particulier chez les jeunes filles, selon les données de l’agence Santé publique France.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comportements suicidaires : une jeunesse toujours plus en souffrance

Dans les écoles et les établissements scolaires, le constat est clair : la crise sanitaire a bel et bien fait basculer des adolescents dans le mal-être. « Avant le Covid-19, il y avait des pics de stress à des moments définis, la rentrée ou l’approche des examens pour les 3es, les 1res et les terminales, rapporte Sylvie Magne, cosecrétaire générale du syndicat des infirmières scolaires (SNICS-FSU). Mais, depuis la rentrée 2020, le stress, les phobies scolaires ou l’absentéisme ne sont plus cantonnés à ces deux périodes. On voit des ados qui ont perdu en motivation et des enfants plus agités qui ont du mal à entrer dans les apprentissages. »

« Depuis le Covid-19, la santé mentale à l’école n’est plus un tabou », constate également Hélène Romano, docteure en psychopathologie et psychothérapeute. Elle a participé à l’élaboration d’une enquête de l’association Synlab auprès d’un millier d’enseignants sur le sujet. Le résultat : près d’un tiers des collégiens et des lycéens laissent transparaître, dans leurs discours et dans leurs mots, des signes de stress ou d’anxiété, selon leurs professeurs.

Elèves « malheureux », parents « anxieux »

Après deux années perturbées, une partie de la solution, avancée par le ministre de l’éducation devant les internautes de Brut, sera de retrouver le fonctionnement « normal » de l’école. Mais celui-ci pourrait-il être lui-même générateur de mal-être ? Le président de la République, Emmanuel Macron, l’a laissé entendre, lors de son allocution de rentrée devant les recteurs d’académie, le 25 août : les élèves français seraient « malheureux », tandis que leurs parents sont « anxieux », et leurs enseignants, « désabusés ».

Pour beaucoup de professionnels qui sont au plus près des enfants et des adolescents, il est clair qu’une pression accrue s’exerce. « Rien n’a bougé dans les manières d’apprendre, alors que le monde a considérablement changé », note Patrice Huerre, pédopsychiatre et auteur de Comment l’école s’éloigne de ses enfants (Nathan, 174 pages, 14,90 euros). « La pression scolaire augmente à mesure que les parents sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leurs enfants, qui cherchent à les rassurer en ayant de bons résultats », ajoute-t-il.

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