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Le plan agricole français 2023-2027 « reverdi » par Bruxelles

La déclinaison française du nouveau projet agricole européen vient d’être approuvée par la Commission. Mais Paris a dû rehausser ses exigences environnementales pour obtenir les 45 milliards d’euros dévolus à la France

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Publié le 31 août 2022 à 20h18, modifié le 01 septembre 2022 à 09h43

Temps de Lecture 4 min.

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A la Grange du Serayol, ferme bio à Lescure-d’Albigeois (Tarn), en mars 2021.

Les contours de la prochaine politique agricole commune (PAC), qui s’appliquera de 2023 à 2027, sont désormais fixés pour sept pays de l’Union européenne (UE), dont la France.

La Commission européenne a validé, mercredi 31 août, un premier paquet de « plans stratégiques », déclinaisons nationales de ce programme européen de subventions – outre celui de la France, les plans du Danemark, de la Finlande, de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne sont approuvés. L’enjeu est d’importance, puisque ces pays représentent 120 milliards d’euros d’aides sur cette période, dont 45,2 milliards pour l’agriculture française.

Dans une lettre d’observations adressée, fin mars, à Paris, la Commission avait critiqué le manque de mesures environnementales dans la version initiale du plan français, transmise en décembre 2021. Celui-ci « ne permet d’accompagner que partiellement la transition écologique des secteurs agricole et forestier », écrivait-elle. Le plan de 1 884 pages renvoyé le 4 août par le nouveau ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, et publié in extenso par le site Contexte, le 29 août, comporte plusieurs ajustements.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Bruxelles demande à la France de revoir sa copie sur la PAC

La rémunération de l’agriculture biologique a notamment été revue à la hausse pour être différenciée de celle de la certification « haute valeur environnementale » (HVE), un label beaucoup moins contraignant. Dans sa première version, le plan stratégique français plaçait cette certification au même niveau que le bio, ce qui avait été fortement critiqué. Désormais, l’« écorégime », le nouvel outil qui rémunérera les pratiques favorables au climat et à la biodiversité, sera plus élevé de 30 euros par hectare pour les exploitants en agriculture biologique par rapport à ceux qui sont dans la démarche HVE.

L’obligation de rotation des cultures

« Nous allons toucher 110 euros à l’hectare. Nous attendions un minimum de 120 euros, mais c’est un niveau acceptable », estime Loïc Madeline, de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), qui s’est félicité de cet arbitrage.

Pour le député européen Eric Andrieu (membre du groupe des sociaux-démocrates, S&D), rapporteur au Parlement sur la réforme de la PAC, ce ne sera cependant pas suffisant pour atteindre l’objectif de doubler la part du bio (à 18 % de surface agricole) d’ici à 2027. « Comme la France a supprimé, par ailleurs, l’aide au maintien de l’agriculture biologique, le compte n’y est pas », fustige-t-il.

Autre point de désaccord avec Bruxelles : l’obligation de rotation des cultures, à laquelle Paris voulait initialement déroger. « Il y a eu un vrai rapport de force : la France plaidait la diversification, mais pas d’obligation de rotation, mais la Commission n’a pas cédé », observe Mathieu Courgeau, président de la plate-forme associative Pour une autre PAC. « Pour 2023 et 2024, la rotation des cultures se fera sur 35 % de la surface totale. C’est-à-dire que 65 % de la surface pourra rester en monoculture pendant deux ans, explique Laurence Marandola, de la Confédération paysanne. A partir de 2025, il faudra deux cultures différentes sur quatre ans sur l’ensemble des parcelles ou une culture secondaire chaque année. Et il y a une dérogation aux règles pour le maïs semence. »

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