Les crispations se multiplient chez les enseignants au sujet de l’embauche des contractuels de l’éducation nationale. Notamment dans les académies les plus déficitaires, celles de Créteil et de Versailles, où les communications de la rentrée sur le recrutement et la « fidélisation » des contractuels ont heurté les titulaires.
C’est notamment le cas en matière de salaires. Les académies de Paris, de Créteil et de Versailles ont harmonisé leurs conditions de rémunération pour ne pas se faire concurrence. Les contractuels du second degré, les plus nombreux, se voient proposer un salaire de base compris entre 2 022 et 2 327 euros brut par mois, selon leur niveau de diplôme (bac + 3 au minimum). Le site de l’académie de Versailles précise que, dans le premier degré, ces rémunérations sont de 1 921 euros brut par mois pour les titulaires d’une licence et de 2 122 euros brut pour les détenteurs d’un master 2.
Or, avec un bac + 5 obligatoire, le salaire d’un enseignant recruté par concours est de 1 828 euros brut lors de son année de stage (où certains ont désormais des classes à plein temps) et ne dépasse 2 300 euros qu’après huit ans d’exercice.
« Ces académies sont celles qui connaissent les conséquences les plus graves de la crise du recrutement, elles essayent d’attirer les contractuels pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de postes vacants », explique Sophie Vénétitay, secrétaire général du SNES-FSU.
La Cour des comptes notait déjà en 2018 que, dans un objectif d’attractivité, l’académie de Créteil payait ses contractuels 13 % de plus que la moyenne nationale, et 20 % de plus que dans des académies comme Bordeaux ou Grenoble. Sur son site, cette dernière précise par exemple que la rémunération des contractuels recrutés est de 1 719,76 euros brut.
Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-UNSA, le message envoyé aux enseignants admis au concours est « insupportable ». « Ce ne sont évidemment pas des salaires mirobolants pour vivre dans la région, mais, quand on est titulaire, qu’on gagne moins, qu’on est soumis à l’obligation de muter dans le second degré, souvent à Créteil et à Versailles, c’est forcément un sujet de rancœur supplémentaire », estime-t-il.
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