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Le fait du jour Politique

Plein-emploi : par quel bout prendre le problème ?

Avec l'assurance-chômage resurgit le vieux clivage entre assistanat et protection. Mais une chose manque dans le débat, qui change tout : le nouveau rapport des Français au travail.

Cécile Cornudet
Cécile Cornudet (Dessin Kim Roselier)

Par Cécile Cornudet

Publié le 11 sept. 2022 à 17:46Mis à jour le 12 sept. 2022 à 11:05

Cela ressemble à un marronnier, mais ce n'en est pas un. Le gouvernement veut réformer l'assurance-chômage pour « inciter » à la reprise d'emploi tandis que les syndicats crient à l'« injustice » et à l'« inefficacité ». Le patron du PCF crée l'émoi au sein de la Nupes en se disant pour « une gauche du travail, pas des allocations », quand les Verts ressortent l'idée de revenu universel.

Assistanat ou protection, carotte ou bâton, les pages « politique » des journaux offrent une énième version du débat sur le chômage et l'emploi. Sans voir que les pages « société » se penchent sur une nouvelle donne, celle de notre rapport au travail, des plus jeunes en particulier.

Peut-on inciter de la même façon à la reprise d'emploi quand ce n'est plus forcément le confort des allocations qui fait rester des Français chez eux ou la perspective d'un bon salaire qui les fait en sortir, mais une vision de la vie où le travail n'est plus tout ? Grande démission , ou simple mise à distance (« quiet quitting »), le phénomène a beau être important, il n'a pas changé la façon d'aborder le problème : comment atteindre le plein-emploi, puisque telle est la principale promesse du quinquennat qui s'ouvre ?

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« La vie est ailleurs »

Pour le gouvernement, il y a urgence. La crise énergétique risque de peser sur l'activité, trop d'entreprises peinent à recruter, c'est donc maintenant qu'il faut agir. Agir sur la durée d'indemnisation, flécher les demandeurs d'emploi vers les métiers en tension, revoir le RSA. Puisque les incertitudes économiques et la transition écologique mettent des points d'interrogation sur la croissance, c'est le volet incitation qu'il faut manoeuvrer. Un ministre venu de la gauche comme Olivier Véran (porte-parole) n'est pas loin de reprendre à son compte le terme d'assistanat.

L'approche est-elle trop courte ? C'est ce que commencent à penser certains dans la majorité. Le Modem, des personnalités comme Bruno Bonnell (secrétaire général pour l'investissement) estiment que la question de l'emploi est indissociable de celle du travail. « Le punitif ne suffit pas », dit ce dernier, « ce n'est qu'un morceau du puzzle ». Il va falloir s'attaquer à la question du travail, suggère-t-il, au-delà de la seule revalorisation des salaires. Pourquoi « vivre est-il ailleurs » ? Vaste question.

Ces jours derniers, un événement l'a fait bouger : la démission de la présidente de la RATP pour devenir aidante de ses parents a été saluée partout. « De honte (de quitter le navire), la démission devient fierté de choisir une autre voie », y a-t-il lu. Un signal faible parmi d'autres.

Cécile Cornudet

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