Un quart des jeunes Réunionnais ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation
26 % des jeunes Réunionnais de 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2021, soit deux fois plus qu'au niveau national, selon l'Insee. Les trois quarts d'entre eux souhaitent travailler mais quatre sur dix n'ont aucun diplôme.
Par Bernard Grollier
L'insertion professionnelle des jeunes est plus difficile à La Réunion qu'ailleurs, souligne une récente étude de l'Insee. Seuls 27 % des jeunes de 15 à 29 ans avaient un emploi en 2021, contre 47 % dans la moyenne nationale. 26 % de cette tranche d'âge, soit 41.000 jeunes, n'étaient alors ni en emploi, ni en études, ni en formation : une part deux fois plus élevée qu'au niveau national. La proportion de NEET (acronyme anglais de « neither in employment nor in education or training ») est comparable en Guadeloupe et en Martinique (25 %), mais supérieure dans les deux autres départements d'outre-mer : 31 % en Guyane et 36 % à Mayotte.
Les NEET sont encore peu nombreux à l'âge de 15 ou 16 ans du fait de la scolarité obligatoire, puis leur part augmente entre 17 et 20 ans, jusqu'à concerner un quart des jeunes, notamment avec les sorties sans diplôme du système scolaire. Celles-ci sont plus nombreuses à La Réunion qu'ailleurs : quatre NEET sur dix n'ont pas de diplôme qualifiant. Toutefois, 25 % sont bacheliers et 12 % ont un diplôme de l'enseignement supérieur. La part des jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation culmine entre 24 et 29 ans, où près d'une personne sur deux entre dans cette catégorie.
Effet positif de l'apprentissage en 2021
« Certaines situations semblent a priori plutôt subies (niveau de qualification insuffisant par rapport à celles attendues par les employeurs, absence de moyen de transport, problème de santé, etc.), tandis que d'autres pourraient sembler plutôt choisies, comme une interruption du travail pour s'occuper de ses enfants », note l'Insee. En majorité, les jeunes NEET réunionnais ne se satisfont pas de leur situation : les trois quarts souhaitent travailler. Le quart restant renonce à l'insertion professionnelle, la plupart par découragement, mais aussi pour s'occuper de leurs enfants ou d'un proche, ou parfois pour des problèmes de santé.
L'étude montre également que la part de jeunes ni en études, ni en emploi, ni en formation a diminué en 2021 sur l'île, notamment grâce aux mesures récentes en faveur de l'emploi des jeunes, en particulier celles qui concernent l'apprentissage. Cette baisse fait suite à une période de quasi-stabilité, de 2015 à 2020. La part de NEET avait culminé à 30 % en 2018, quand le nombre de contrats aidés avait chuté.
Bernard Grollier