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Comment, en cinq ans, Parcoursup a instauré la sélection à l’université

La « phase complémentaire », pour les candidats pas encore affectés, prend fin le 16 septembre. Opacité, stress… Cette année encore, la plate-forme alimente les critiques. Des améliorations sont promises par le gouvernement.

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Publié le 12 septembre 2022 à 05h45, modifié le 12 septembre 2022 à 18h21

Temps de Lecture 8 min.

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Des étudiants de première année de la faculté de droit de l’université Paris-Est-Créteil sont accueillis dans un amphithéâtre pour un discours de bienvenue du doyen Laurent Gamet, à Créteil, le 1er septembre 2022.

Le 16 septembre s’achèvera la cinquième campagne de Parcoursup. Depuis sa création, en 2018, la plate-forme s’est imposée dans les paysages scolaires et universitaires, mais nourrit toujours les critiques. Elle reste, pour les candidats et leurs parents, largement insaisissable, tout comme pour les professeurs de lycée, incrédules lorsque, entre deux élèves présentant le même profil scolaire, seul l’un a obtenu une place dans la formation convoitée.

L’ancienne ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a tenu bon pendant cinq ans, défendant bec et ongles sa réforme. Au printemps 2018, son cabinet avait produit en moins de six mois cette plate-forme sur laquelle quelque 640 000 lycéens et 200 000 étudiants en réorientation postent leurs candidatures.

Lors de la campagne présidentielle du printemps 2022, Parcoursup a été brandi comme un épouvantail par l’ensemble des candidats de gauche, qui ont demandé sa suppression. Aucun n’a précisé par quoi la remplacer.

Dans les rangs du gouvernement, pour ce second mandat d’Emmanuel Macron, le ton change. « Parcoursup va rester mais Parcoursup est perfectible », scande désormais le nouveau ministre de l’éducation nationale. Pap Ndiaye promet des améliorations en 2023, « notamment sur des questions de transparence et d’orientation ». L’engagement est le même de la part de sa collègue de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. Ce quinquennat sera-t-il celui des inflexions ? Sur la table de travail, beaucoup de dossiers peuvent être ouverts.

Une sélection qui ne dit pas son nom

La création de Parcoursup s’inscrit dans « une séquence politique particulière », rappelle Leïla Frouillou, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, spécialiste de la ségrégation à l’université. En 2017, la plate-forme précédente, Admission post bac (APB), s’était trouvée plus saturée que jamais, avec 110 licences « en tension » – soit deux fois plus qu’en 2016 –, obligées de recourir au tirage au sort pour plus de 35 000 candidats afin de les départager. « Cette saturation a donné l’opportunité politique de basculer sur une plate-forme généralisant la sélection sur dossier scolaire », note la chercheuse.

A bas bruit, Parcoursup a instauré une sélection à l’entrée à l’université sans que jamais la ministre Frédérique Vidal assume le terme. A ses yeux, il n’est question que de favoriser la réussite d’étudiants ayant choisi leur voie dès le lycée. Les chiffres lui donneraient-ils raison ? A la session 2020, la réussite en première année de licence a été plus élevée que les années précédentes, selon une note du service statistique du ministère de l’enseignement supérieur, publiée en novembre 2021 : 53,5 % des bacheliers 2019 sont inscrits en deuxième année à la rentrée 2020, soit 8 points de plus que pour les bacheliers 2018. Des résultats liés en partie au « contexte de la crise sanitaire » et à la plus grande mansuétude des jurys, et dont la tendance reste à confirmer.

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