A quelle date les élèves de terminale passeront-ils leurs deux épreuves de spécialité pour le baccalauréat ? La réforme de Jean-Michel Blanquer entre dans sa quatrième année d’application, et la question du calendrier de ces deux épreuves nationales, comptant pour 32 % de la note de bac des élèves, est en suspens.
Annulées en 2021 à cause du Covid-19, repoussées et aménagées en 2022 pour la même raison, elles n’ont jamais eu lieu à la mi-mars, comme le prévoit la réforme. Cette année, la menace de la pandémie s’est éloignée, mais le calendrier n’est pas acté. C’est une phrase du ministre de l’éducation nationale dans un entretien donné à Libération, le 26 août, qui a jeté le doute chez les enseignants de terminale. Pap Ndiaye y expliquait vouloir « décaler un peu » ces épreuves, dont l’organisation dès le mois de mars pose de nombreuses contraintes et difficultés pédagogiques aux enseignants.
La Rue de Grenelle confirme qu’une réflexion est en cours, que le calendrier des épreuves est « en discussion avec le ministère de l’enseignement supérieur » et sera « bientôt » connu. Pour le ministère, l’ambition de respecter l’esprit de la réforme et de permettre la prise en compte de ces notes dans Parcoursup – dont le calendrier n’a pas non plus été communiqué – reste centrale, à en croire les échanges rapportés par les associations d’enseignants. Dans ce cas, les marges de manœuvre pour décaler les épreuves sans bouleverser le calendrier de la plate-forme « sont quasi inexistantes », remarque Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU.
« Effets désastreux moralement et professionnellement »
Organiser des épreuves de bac en avril est particulièrement complexe en raison de l’étalement des vacances de Pâques sur tout le mois dans les trois zones. Les décaler au mois de mai laisserait davantage de temps aux enseignants et à leurs élèves pour avancer et progresser, mais cela impliquerait de trop retarder le processus d’examen des dossiers pour le supérieur et repousserait la phase de réponse aux vœux tard dans l’été.
Ne reste que la possibilité de déplacer les épreuves d’une ou deux semaines, à la fin mars. Mais les syndicats d’enseignants insistent sur une contrainte qui demeure : les professeurs, qui sont en plein milieu de leur année et continuent à faire cours à cette période, doivent avoir le temps de corriger l’examen. « En 2022, nous avions eu trois semaines, et elles étaient nécessaires », estime Sophie Vénétitay. Cela impliquerait alors un léger décalage du calendrier Parcoursup, la phase d’étude des dossiers commençant généralement début avril.
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