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Une étudiante en médecine à Lille recalée après un oral sur la conquête spatiale !

Sacha, étudiante à la fac de médecine de Lille, a échoué à passer en deuxième année après avoir été évaluée à l’oral sur la conquête spatiale et le chômage partiel. Des thématiques loin du domaine médical, ce qui la pousse à vouloir dénoncer « l’absurdité de la situation » et les incohérences de la réforme des études de santé.

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Sacha est amère. Il y a un an, la jeune femme a entamé à la fac de Lille le marathon de la première année de médecine. Alors, quand elle s’est résignée la semaine dernière à ranger les kilos de cours qu’elle a dû digérer, elle explose. « J’étais en rage ! D’avoir été capable d’apprendre tout ça, d’avoir su le restituer aussi parce que j’ai eu des bonnes notes aux écrits. Et puis d’être recalée à dix places près pour tout autre chose que de la médecine... »

Après les deux épreuves écrites de décembre et de mai, la Lilloise se classe à la 250e place sur le numerus apertus (qui a remplacé le numerus clausus) de 300. Mais seuls les 150 premiers sont admissibles directement.

Les 300 suivants sur la liste doivent passer un oral – nouvelle modalité d’accès à la deuxième année (lire ci-dessous) – qui rebat les cartes puisqu’il compte pour 50 % de la note finale. « Et c’est là qu’il y a un vrai sentiment d’injustice, explique-t-elle. Parce que selon le jury, selon les sujets, ça n’a rien à voir. »

Des oraux de culture générale

Les étudiants enchaînent donc quatre épreuves  : un exposé sur le thème de leur choix, une mise en situation avec un comédien et deux parties liées à la culture générale et à l’actualité. Elles portaient dans le cas de Sacha pour l’une sur la conquête spatiale et l’écologie et pour l’autre sur le chômage partiel. « On m’a demandé la date de la mission Spoutnik. J’ai été honnête, je ne la connaissais pas. Je me suis fait descendre alors que je pense avoir bien réagi. Parce qu’au final, on nous avait bien dit qu’on serait davantage jugé sur la forme que sur le fond. Et c’est cohérent d’évaluer les capacités qui font un bon médecin : le sens de la communication, le sang-froid, l’empathie... »

PHOTO ILLUSTRATION BAZIZ CHIBANE LA VOIX DU NORD
PHOTO ILLUSTRATION BAZIZ CHIBANE LA VOIX DU NORD - VDNPQR

La jeune femme regrette la manière dont les choses ont été pensées. « Comme beaucoup d’autres, je n’ai pas eu mon année. C’est le jeu. Et si j’en parle, c’est juste pour qu’on ouvre les yeux sur la réforme parce que c’est du gâchis ! On broie des personnes qui ont oublié leur vie pendant dix mois. »

Après avoir livré son témoignage sur les réseaux sociaux, Sacha a reçu des milliers de messages d’encouragement. Ceux aussi d’autres étudiants qui se sont retrouvés dans la même situation. Elle tentera d’entrer en deuxième année de médecine via une licence accès santé, elle aussi créée par la réforme.

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