Attachée à la concertation, Sylvie Retailleau, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, ouvrira en octobre le dossier de la réforme du système d’allocation des bourses, et annonce vouloir lancer une réflexion sur le premier cycle universitaire pour déterminer « ce qu’on attend d’un étudiant postbac ».
Comment renforcer l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur quand les heures annuelles théoriquement consacrées à l’éducation à l’orientation ne sont pas intégrées à l’emploi du temps des lycéens ?
Le financement et l’intégration de ces cinquante-quatre heures, prévues par la réforme du lycée, sont du ressort du ministère de l’éducation nationale. Pour améliorer la prise en main de Parcoursup, je travaille donc de concert avec le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, notamment sur le continuum bac – 3/bac + 3, depuis longtemps dans les tuyaux, en mettant l’accent sur la première année d’études postbac et l’accompagnement des lycéens. Nous savons que les enseignants de lycée manquent d’outils et de formation sur les formations du supérieur. C’est un axe de travail.
Nous devons donner plus rapidement et de manière simplifiée un accès aux critères d’entrée dans les différentes formations pour que les lycéens ne les découvrent pas simplement en classe de terminale, au mois de février, et puissent mieux anticiper et préparer leurs vœux. L’examen des candidatures sera aussi amélioré grâce à l’intégration dans le dossier Parcoursup des notes des épreuves finales des enseignements de spécialité du bac, qui seront passées au mois de mars. Le contrôle continu apporte beaucoup, mais il faut aussi avoir la vision nationale apportée par les épreuves de spécialité.
Améliorer l’orientation ne veut pas dire que nous ne reconnaîtrons pas à un étudiant le droit de se tromper et de se réorienter après une année d’études. En France, nous fonctionnons trop en silos, il faut ouvrir la façon de réussir ses études, multiplier les passerelles, montrer que les parcours peuvent ne pas être linéaires.
Après cinq années d’exercice, peut-on dire que Parcoursup a instauré une sélection à l’entrée à l’université ?
Sachons d’abord ce qu’on veut dire par sélection. Prenons l’exemple d’une formation qui affiche une capacité d’accueil de 40 étudiants par exemple. Le fait qu’elle soit sélective lui permet de ne pas être obligée de recruter 40 candidats. Une filière non sélective, elle, remplira ses capacités d’accueil. Cela n’a jamais changé dans le temps avec Parcoursup ! En revanche, la façon de remplir la capacité d’accueil a effectivement changé car on ne remplit plus par ordre d’arrivée, dans la nuit, devant le bureau des inscriptions, ou bien par tirage au sort, mais à partir de dossiers. Je considère cela comme un progrès.
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