Publicité

Enseignement supérieur : le Parcoursup pour les masters sera ouvert début 2023

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a donné ce jeudi le coup d'envoi à une plateforme nationale unique pour les inscriptions en master à partir de l'hiver prochain. Un outil qui ambitionne de « fluidifier » le processus pour les universités et les étudiants, mais qui ne résoudra pas tout.

La plateforme unique d'inscription en master va se mettre en place en février 2023.
La plateforme unique d'inscription en master va se mettre en place en février 2023. (Lydie LECARPENTIER/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 15 sept. 2022 à 14:53Mis à jour le 15 sept. 2022 à 19:03

C'était l'une des attentes de cette rentrée universitaire. La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, vient de donner le coup d'envoi à une plateforme nationale unique pour les inscriptions en master en 2023.

L'exécutif avait renoncé à la mettre en place en 2022 , craignant qu'elle ne suscite des remous parmi les étudiants au moment de l'élection présidentielle. Le gouvernement s'était alors contenté d'harmoniser le calendrier des candidatures et des phases d'examen des dossiers. L'opération a permis de faire baisser le nombre de saisines d'étudiants sans master de 33 %, indique Sylvie Retailleau, mais dans un contexte où la saisine rectorale avait été rendue plus complexe. En août, 7.000 étudiants avaient formé un recours rectoral faute d'avoir gain de cause pour leur demande de master, soit 5 % des 156.000 étudiants de master 1, a précisé la ministre lors de sa première conférence de rentrée.

Quinze voeux

Dans la future plateforme, chaque candidat pourra faire 15 voeux, autrement dit 15 mentions de master auxquelles s'ajouteront 15 voeux pour des formations en alternance ou en apprentissage. Comme sur Parcoursup , les voeux ne seront pas hiérarchisés par les étudiants, pour qu'ils « gardent la main » tout au long du processus, justifie Sylvie Retailleau.

Publicité

A la différence de ce qui se pratique pour le post-bac, il n'y aura pas de phase complémentaire en 2023, pour des raisons techniques. Ce qui n'exclut pas une phase complémentaire en 2024. «  Cette plateforme permettra de fluidifier les réponses, pour que chacun soit fixé avant la fin juillet », souligne la ministre. Mais « ce n'est pas Parcoursup », en ce sens où il n'y aura pas d'algorithme pour traiter les dossiers, a-t-elle assuré. « L'examen des dossiers relèvera exclusivement des commissions pédagogiques au sein des établissements, constitué des enseignants et enseignants-chercheurs des formations concernées », a-t-elle insisté.

Elle a présenté la plateforme comme « un facilitateur », destiné à réguler les places de master dans les formations en tension. Pour les présidents d'université, la plateforme va « dans le bon sens ». « Le problème, aujourd'hui, quand des étudiants saisissent le recteur, c'est que tout se fait par téléphone », explique François Germinet, à la tête de la commission formation de France Universités. « Le rectorat nous appelle pour savoir s'il nous reste des places et le temps qu'on réponde qu'il nous en reste deux, par exemple, elles ont disparu car d'autres étudiants ont validé leur choix. Avec la plateforme, on saura s'il reste ou non des places. »

« Ne pas tourner autour du pot »

« En limitant le nombre de voeux, on risque d'aggraver le problème », redoute pourtant Naïm Shili, porte-parole de l'Alternative, réseau syndical et associatif d'étudiants. Il réclame la création de places supplémentaires. « A partir du moment où l'étudiant a une licence, il a le niveau pour entrer en master et donc il ne faut pas tourner autour du pot en refusant de créer des places », confie-t-il.

« Il y a un manque de places, c'est sur cela qu'il faut concentrer les efforts car la plateforme ne pourra pas résoudre cela », martèle aussi Etienne Matignon, chargé des affaires académiques à la Fage, première organisation étudiante.

« Je ne dis pas que la plateforme va tout résoudre, affirme Sylvie Retailleau au « Monde », mais nous aurons une vision réelle des places qui manquent et nous assurerons ainsi une meilleure rencontre entre l'offre et la demande. »

« Pas grave » de ne pas avoir un master en cinq ans

Faut-il créer des places à Lyon s'il en reste à Brest ? « Les masters de droit sont en tension, pour autant on a des universités saturées et d'autres, comme Brest, qui ne remplissent pas toutes les places offertes, répondait la ministre aux sénateurs, cet été. Ouvrir des places ailleurs serait gaspiller l'argent public ! »

Sylvie Retailleau allait plus loin encore en affirmant : « Ne pas avoir de master en cinq ans, ce ne doit pas être grave ! » Ce qui importe, selon elle, c'est « de permettre l'évolution des compétences et la validation des acquis professionnels. Le parcours vers un projet professionnel ne doit pas forcément être linéaire. Avec 80 à 90 % des jeunes qui ont le bac, ce n'est plus possible ».

Faut-il dire à des étudiants qui ont décroché leur licence d'aller travailler et de revenir quelques années plus tard à l'université pour leur master ? Faudra-t-il réguler en amont les places en licence dans certaines filières pour éviter le trop-plein de demandes en master ? « En parallèle du droit à la poursuite d'études , on va renforcer le droit à la reprise d'études », promet Sylvie Retailleau.

Marie-Christine Corbier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité