Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le manque de diversité, maladie des grands corps d’ingénieurs

Mines, Ponts, eaux et forêts, armement, administrateurs de l’Insee… Les grands corps d’ingénieurs d’Etat ont échappé – pour l’instant – à la réforme de la haute fonction publique. Engagée depuis 2021, elle vise à les ouvrir davantage.

Par 

Publié le 20 septembre 2022 à 07h00, modifié le 20 septembre 2022 à 16h27

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Le grand chamboulement de la haute fonction publique s’est arrêté à eux. Les grands corps techniques, recrutés en majorité à l’Ecole polytechnique, attendent toujours les arbitrages de la mission « Réforme de la haute fonction publique : pour une gestion des ingénieurs par domaines de compétences », remise à l’ancien premier ministre Jean Castex le 18 février, et désormais entre les mains d’Emilie Piette, déléguée interministérielle à l’encadrement supérieur de l’Etat.

Cette réforme des grands corps techniques, qui concerne les quatre corps des ingénieurs des Mines, des Ponts, des eaux et forêts, de l’armement, et les administrateurs de l’Insee, soit environ 5 000 ingénieurs, s’inscrit dans celle, plus large, de la haute fonction publique lancée par Emmanuel Macron en 2019, au lendemain du mouvement des « gilets jaunes ». Le président qui voulait en finir avec le « corporatisme » et la « rente » a déjà finalisé la suppression de l’ENA, remplacée par l’Institut national du service public, acté la création du corps unique des administrateurs de l’Etat, et engagé la réforme de la diplomatie en supprimant le corps de conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires.

La mission, pilotée par Vincent Berger, ancien conseiller enseignement supérieur et recherche de François Hollande, Marion Guillou, ancienne présidente du conseil d’administration de l’X, et Fréderic Lavenir, qui préside aujourd’hui l’Association pour le droit à l’initiative économique, a dressé quelques constats sur ces corps des ingénieurs d’Etat. Tout d’abord, leur rapport confirme et propose de garder la place prépondérante de l’Ecole polytechnique dans le dispositif de formation initiale. En 2020, sur l’ensemble des ingénieurs des grands corps, le recrutement à l’issue de la formation initiale est très majoritaire (72 %), les polytechniciens représentant à eux seuls 47 %.

L’anomalie de l’homogénéité sociale

Autre enseignement logique, la diversité n’est pas au rendez-vous. « Le recrutement dans les grands corps ne parvient pas à introduire en leur sein une diversité suffisante dans toutes ses composantes : diversité sociale, géographique, de sexe, et de formation », écrivent les auteurs. La diversité sociale dans les corps a été calculée, faute de données plus adéquates, « en utilisant la part de boursiers au sein des écoles viviers des corps ».

Ainsi les auteurs rappellent que seulement 12 % des élèves à l’entrée de l’Ecole polytechnique sont boursiers (en 2018), pour 29 % à l’entrée de l’ENA, principal réservoir des corps administratifs, en 2021. La mission juge que cette faiblesse est une « anomalie » et un « handicap ». « En donnant à voir un modèle masculin et socialement homogène, elle dissuade les talents et crée les conditions de sa propre pérennisation par l’autocensure des vocations. » Certes, les grands corps « héritent » de la faible diversité du vivier des grandes écoles largement documentée par les chercheurs, mais cela n’empêche pas, selon les auteurs, d’agir « sur l’amont ».

Il vous reste 30.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.