Après Parcoursup, une plate-forme pour faciliter l’inscription en master des étudiants

Un site Internet pour éviter que les étudiants se retrouvent sans affectation à la fac à la fin de leur licence, comme cela est trop souvent le cas : voilà ce qu’a annoncé ce jeudi le ministère de l’Enseignement supérieur.

La plate-forme pour les étudiants en master sera déployée en février 2023, et les étudiants pourront s'y inscrire en mars. (Illustration) LP/Olivier Arandel
La plate-forme pour les étudiants en master sera déployée en février 2023, et les étudiants pourront s'y inscrire en mars. (Illustration) LP/Olivier Arandel

    Est-ce une issue à la problématique des étudiants « sans fac » qui se sont multipliés en France ces cinq dernières années, une fois leur diplôme de licence en poche ? Ce jeudi après-midi, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a annoncé, à l’occasion de sa première conférence de presse de rentrée universitaire, le lancement prochain, en février, d’une nouvelle plate-forme nationale de candidature en première année de master.

    En clair, chaque candidat postera un seul dossier pour postuler dans différents masters. Les étudiants pourront s’y inscrire dès le mois de mars, soit trois mois avant la fin de leur licence. De début avril à la mi-juin, les établissements examineront les demandes. Les postulants se verront ensuite informés à partir de la mi-juin, s’ils sont retenus et pourront accepter la proposition d’admission (sachant qu’un élève ne pourra pas accepter simultanément deux masters). Ensuite, à partir de mi-juillet, une phase de redistribution des places vacantes pourra commencer en fonction des désistements des uns et des autres.

    Des inscriptions plus précoces

    Peut-on rapprocher cette nouvelle plate-forme de Parcoursup, l’outil Web crée en 2018 pendant le premier quinquennat Macron et destiné à recueillir et gérer les vœux d’admission dans l’enseignement supérieur des élèves de terminale ? « L’algorithme ne servira pas d’outil d’aide à la décision, la plate-forme ne sélectionnera pas les étudiants et ce seront eux qui seront au centre de la procédure », martèle-t-on au ministère. « Cette nouvelle plate-forme est un guichet unique qui permettra juste de fluidifier les propositions, de redistribuer les places laissées vacantes et inscrira plus tôt les étudiants », précise Sylvie Retailleau.



    À la Fage, premier syndicat étudiant de France, on salue ce nouveau dispositif tout en avançant certaines critiques. « On va pouvoir avoir au même endroit tout ce qui existe comme possibilités pour les étudiants qui sortiront de licence. Par la même occasion, cela va alléger la charge administrative qui pèse sur les étudiants pendant une période souvent anxiogène et cela va ajuster le calendrier. Aujourd’hui, trop d’étudiants apprennent au dernier moment, fin août, qu’ils vont devoir déménager et trouver un logement pour faire leur rentrée à Bordeaux en septembre, par exemple, alors qu’ils viennent de Nancy », éclaire, plutôt satisfait, Paul Mayaux, le président de la Fage.

    Un doute persiste : y aura-t-il ou non une « phase complémentaire » pendant laquelle les étudiants qui ne trouveront pas d’affectation en master au cours de l’été pourront bénéficier d’une deuxième chance ? « C’est encore à l’étude », explique-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur. « Cette réponse est inadmissible, cette phase est essentielle ! », s’insurge Paul Mayaux. D’après le ministère, quelque 7 000 étudiants ont encore saisi l’été dernier leur rectorat, faute d’avoir trouvé un débouché en master comme ils le souhaitaient.