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Nanterre, France le 8 septembre 2022 : Sur le site de l’université de Nanterre.
BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

La très chère rentrée des étudiants : « Une petite sortie peut plomber tout le budget prévu pour le mois »

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Publié le 14 septembre 2022 à 06h55, modifié le 16 septembre 2022 à 09h20

Temps de Lecture 6 min.

Assise sur un muret à la sortie de l’amphithéâtre, Lisa Alkar, 19 ans, se remémore avec un camarade une vidéo TikTok qui a tourné cet été. Sur celle-ci, une étudiante racontait son dilemme : s’autoriser à aller boire un verre avec des amis ou garder le peu d’argent qu’il lui restait pour se nourrir. « J’ai partagé la vidéo, parce que je m’y reconnaissais totalement », souligne Lisa, dans son sweat blanc floqué de la mention « Staps », sa filière. Cheveux plaqués en un chignon bas, l’étudiante fait sa deuxième rentrée à l’université Paris-Nanterre, avec, comme beaucoup, une certaine inquiétude côté budget.

Ce mois de septembre, l’inflation – qui s’élève à 5,8 % sur un an et pourrait atteindre 6,6 % fin décembre, selon l’Insee – vient aggraver les difficultés financières d’une population étudiante déjà fragilisée par des années de crise sanitaire. En particulier pour les jeunes qui vivent seuls. « Le paquet de pâtes que j’achète d’habitude à 50 centimes est à plus d’un euro… », soupire Lisa, qui jongle avec une bourse mensuelle de 450 euros et son aide personnalisée au logement (APL) pour payer le loyer de son studio à Nanterre (550 euros) et l’ensemble des frais du quotidien. Tout l’été, elle a travaillé dans un magasin de sport. Et poursuivra, comme l’an dernier, ce job en parallèle des cours. Elle vient de redoubler sa première année de licence.

Lisa Alkar, 19 ans, et Imen Kara, 20 ans, toutes les deux étudiantes à Nanterre, le 8 septembre 2022. Lisa vit avec une bourse de 450 euros et l’APL. Imen, elle, a cumulé les petits boulots l’an dernier, « c’est sûrement la raison qui fait que je retape ma L2 », explique-t-elle.

En face d’elle, Imen Kara, 20 ans, est dans le même cas. Face à un coût de la vie qui « montait déjà crescendo », elle avait dû trouver, l’année dernière, un job de quinze heures par semaine dans un laser game, cumulé à un poste d’entraîneuse de handball. « Il fallait bien ça pour manger correctement, mais c’est sûrement la raison qui fait que je retape ma L2 », déplore l’étudiante inscrite en Staps. Comme l’année à venir s’annonce, là encore, « difficile » financièrement, Imen a pris un emploi en service civique pour s’assurer un revenu.

Des aides d’urgence

Les frais spécifiques aux étudiants n’échappent pas à la tendance : dans leurs enquêtes annuelles, publiées en août, l’UNEF et la FAGE anticipent respectivement des hausses de 6,5 % et 7,4 % du coût de la vie étudiante. La quasi-totalité des postes de dépenses est concernée : une envolée des prix des complémentaires santé (+ 32,2 %), du matériel pédagogique (+ 15,9 %) ou encore de l’assurance-logement (+ 11,8 %), selon la FAGE. Des hausses qualifiées d’« historiques ».

Ce sont surtout les prix de la consommation courante, dans les supermarchés, qui viennent grever les budgets. De quoi rendre difficile le remplissage d’un chariot pour les étudiants, dont une partie d’entre eux grossissait déjà les files de distributions alimentaires, ces derniers mois. Et, cet hiver, l’alourdissement du coût de l’énergie ajoutera une pression supplémentaire sur les dépenses des jeunes qui vivent seuls. Enfin, si les loyers augmentent un peu moins que le reste (+ 1,7 % en région et + 0,6 % en Ile-de-France, d’après l’UNEF), ils restent le premier poste de dépenses des étudiants (en moyenne 560 euros mensuels au niveau national).

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