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« Pouvoir travailler quand on veut, quand on peut » : étudiant et microentrepreneur, le prix de la flexibilité

Les plates-formes numériques qui proposent des jobs à la mission gagnent en popularité auprès des étudiants. Avec la promesse de gérer son emploi du temps, mais avec le risque d’un statut peu protecteur et d’une bonne dose de stress et d’incertitude.

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Publié le 19 septembre 2022 à 07h00, modifié le 19 septembre 2022 à 10h27

Temps de Lecture 5 min.

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Manon Le Fellic se présente d’emblée comme une « adepte ». Soucieuse de ne rater aucune notification, l’étudiante rennaise de 20 ans décroche rarement de l’application Yoojo. Pas un réseau social de divertissement, non, mais une plate-forme de « petits boulots ». Pour financer ses études, Manon est inscrite sur cette application et sur une autre similaire, Yoopies, qui proposent des missions à l’heure chez des particuliers : garde d’animaux, bricolage, jardinage… Ces plates-formes font partie des nouveaux acteurs numériques qui ont pris d’assaut le marché du job étudiant ces dernières années, à l’instar d’autres comme Student Pop, StaffMe ou Brigad.

Leur credo est simple : mettre en relation des entreprises ou des particuliers en recherche de main-d’œuvre ponctuelle et des jeunes en quête de revenus, qui officient alors le plus souvent sous le statut de microentrepreneur. Le marché est prometteur puisque près d’un étudiant sur deux est contraint de travailler en parallèle de ses études. « Ces nouveaux acteurs se font une place avec une promesse centrale, celle de la flexibilité : pouvoir travailler quand on veut, quand on peut », explique Marie Trespeuch, maîtresse de conférences à Sorbonne Université, qui a réalisé, pour l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), une enquête sur ces plates-formes, parue en mars 2022.

Manon s’est tournée vers ces sites l’an dernier, alors qu’elle traversait « une phase de grande précarité ». Son père et sa mère, divorcés, sont ouvrier à la retraite et aide-soignante et lui fournissent 250 euros par mois, auxquels s’ajoute une bourse de 100 euros. Malgré une place en cité universitaire, avec 130 euros à charge, elle a du mal à s’en sortir. Alors, quand elle entend parler de ces jobs disponibles à portée de clic, adaptables à son emploi du temps, Manon télécharge toutes les applications – pour certaines peu convaincantes, ou ne proposant pas assez d’emplois autour de chez elle, à Rennes. Depuis, l’étudiante en licence d’information-communication fait de la garde de chien, mais aussi du baby-sitting ou de l’aide aux seniors.

Affiner son profil

« Sur l’appli, des annonces apparaissent selon le rayon géographique choisi. Puis, on répond à un maximum, en croisant les doigts pour que les gens acceptent. Il y a beaucoup de concurrence », détaille la « petsitter ». Elle affine peu à peu son profil, selon les retours. En accumulant les expériences – et, donc, les avis sur les sites, déterminants –, elle commence à se constituer une « petite clientèle ». Avec ces gardes qu’elle accepte quand elle a un moment de libre, Manon rajoute, certains mois, entre 50 et 100 euros à son budget – davantage l’été. Et cette rentrée, face à l’inflation, l’étudiante explique ne plus pouvoir s’en passer.

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