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En chiffres

Niveau des élèves en français : amélioration au primaire et dégradation au collège

Le niveau en français des écoliers en fin de primaire s'améliore légèrement, selon une étude du ministère de l'Education nationale. Mais près de 40 % n'ont pas une maîtrise satisfaisante. Au collège, les résultats globaux sont stables mais des indicateurs se dégradent. Près de 40 % des collégiens de troisième se disent « découragés d'avance » à l'idée de lire un texte d'une page.

Quand ils lisent en dehors de l'école, les écoliers le font pour apprendre (58,9 %) plus que pour s'évader (45,8 %) ou s'informer (44,2 %).
Quand ils lisent en dehors de l'école, les écoliers le font pour apprendre (58,9 %) plus que pour s'évader (45,8 %) ou s'informer (44,2 %). (Fred Marvaux/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 28 sept. 2022 à 16:59Mis à jour le 28 sept. 2022 à 18:21

Dans l'évolution du niveau des élèves depuis 2015, il y a des bonnes et des mauvaises nouvelles. Le ministère de l'Education nationale vient de publier deux études réalisées dans le cadre du dispositif « Cedre », qui dresse les acquis des élèves en fin d'école et en fin de collège au regard des objectifs fixés par les programmes scolaires.

Pour l'école primaire, l'épreuve de 2021 a concerné des élèves entrés en CP en 2016, soit un an avant la mise en oeuvre de la politique de dédoublement des classes en éducation prioritaire . A la fin du primaire, le niveau des acquis de ces élèves a « progressé légèrement, après douze ans de stabilité », relève le service statistique du ministère de l'Education nationale. En 2021, 62,5 % d'entre eux avaient une maîtrise satisfaisante des compétences exigibles en fin de primaire, contre 60 % en 2015. Autrement dit, près de 40 % des élèves n'ont pas cette maîtrise avant d'entrer en sixième .

Des résultats fragiles

Le ministère de l'Education se félicite toutefois de la hausse du niveau global, « d'autant plus notable » qu'elle intervient un an après la fermeture des écoles pour cause de pandémie . Par ailleurs, si les filles sont « toujours plus performantes », les garçons « réduisent les écarts ».

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Derrière cette hausse globale, les résultats sont fragiles. La proportion d'élèves appartenant aux groupes les plus faibles est stable depuis 2015. La hausse du niveau global est portée par les élèves du public hors éducation prioritaire. L'écart de performances entre les élèves de l'éducation prioritaire et hors éducation prioritaire a augmenté. Et les différences de niveaux sont toujours « très marquées par l'origine sociale des élèves ». « L'écart de niveau entre les écoles accueillant les élèves les plus favorisés socialement et celles accueillant les élèves les moins favorisés avoisine les 30 points et est stable depuis 2015 », souligne l'étude.

Aux deux extrémités de l'échelle de performances de l'étude, on trouve ainsi seulement 9,2 % de lecteurs critiques « capables de saisir l'atmosphère et le ton d'un texte pour comprendre les intentions des personnages ». Du côté des plus faibles, 11 % sont de « faibles compreneurs » voire en très grande difficulté de lecture.

Au collège, les garçons en baisse

La deuxième note porte sur le collège et les résultats des élèves qui étaient en troisième en 2020-2021, dans les établissements publics et privés sous contrat. Les résultats d'ensemble sont « stables » entre 2015 et 2021. Là encore, le ministère s'en félicite, en rappelant la fermeture des établissements pendant le confinement.

Mais d'autres indicateurs traduisent une dégradation des résultats. Chez les garçons d'abord : l'écart de performances en faveur des filles est de 12 points, contre 6 en 2015. En 2021, plus d'un garçon sur cinq est en difficulté de compréhension en dehors du cadre de la vie courante. Ils sont un peu plus de cinq sur dix à avoir un niveau de maîtrise satisfaisant en fin de troisième, contre près de six filles sur dix - pour ces dernières, les résultats sont stables.

Par ailleurs, les élèves dits « en retard » (plus âgés que leurs camarades de classe) sont moins nombreux mais plus en difficulté. Moins d'un quart (22,7 %) d'entre eux dispose d'une maîtrise satisfaisante des compétences attendues en fin de troisième, contre plus d'un tiers (35,5 %) en 2015.

Un tiers des collégiens « découragés »

En éducation prioritaire aussi, les résultats sont en baisse, avec un recul de 8 points depuis 2015 : 30,2 % des élèves y sont en difficulté, contre 16,6 % hors éducation prioritaire. L'étude évoque les effets de la pandémie : les collégiens de l'éducation prioritaire sont ceux qui ont eu le plus de difficultés à travailler entre mars et mai 2020. Le poids de l'origine sociale se confirme aussi sur les résultats des performances des élèves dans les établissements les plus et les moins favorisés.

Au total, environ un tiers des collégiens de fin de troisième se déclarent « rapidement découragés ou démunis de stratégies » face à la lecture. A la question « quand on me demande de lire un texte d'une page, je suis découragé(e) d'avance », 37,5 % des élèves se déclarent « plutôt d'accord » ou « tout à fait d'accord ». Et plus d'un tiers des collégiens (31,3 %) se sentent en difficulté quand ils doivent justifier une réponse.

Le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, a promis de réformer le collège pour freiner le décrochage , notamment la classe de sixième, considérée comme « charnière ».

Marie-Christine Corbier

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