«Allez allez, on se met au boulot là !» Au collège Magellan à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), dans une salle où les tables en bois et pieds verts en métal rappellent les pupitres d’antan, quatorze élèves de 5e sortent leurs tablettes numériques. Ce lundi après-midi, après les cours, ils rechignent à faire leurs devoirs listés dans Pronote, le logiciel d’emploi du temps et de suivi des notes. Six garçons, un brin chahuteurs, fringues de sport estampillées de la célèbre marque à virgule, planchent sur les grands principes du conte. «On a une évaluation demain», grimace l’un d’eux. Face à eux, Amandine, 21 ans, encadre la séance aux côtés de Christophe Pottier, prof de maths, et jongle entre encouragements et conseils. «Le but n’est pas d’apprendre par cœur, mais de savoir en quoi un conte est un conte», rappelle la jeune femme. Amandine n’est ni prof, ni surveillante. En service civique pour l’association Zup de Co, qui lutte contre le décrochage scolaire à travers la France, elle endosse le rôle de tutrice auprès d’élèves en difficulté de cet établissement, dans le cadre du dispositif Devoirs faits.
Lancé en 2017 par le ministère de l’Education nationale, Devoirs faits propose aux élèves une aide aux exercices et à l’apprentissage des leçons entre les murs du bahut, par le biais de profs volontaires ou d’intervenants extérieurs. Objectif : remédier à certaines inégalités sociales, et donc scolaires. «On a ici des parents qui ne parlent pas la langue,