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Le gouvernement promet un médecin traitant pour chaque Français d'ici à 2027

Lors du lancement des concertations sur la santé organisées dans le cadre du Conseil National de la Refondation, le ministre de la Santé, François Braun, a insisté, ce lundi, sur une meilleure coordination des professionnels de santé, notamment pour assurer les urgences ou encore sur un meilleur partage des tâches.

Le gouvernement promeut une meilleure coordination entre professionnels de santé pour répondre aux demandes de soins en urgence.
Le gouvernement promeut une meilleure coordination entre professionnels de santé pour répondre aux demandes de soins en urgence. (Gabrielle CEZARD/SIPA)

Par Solenn Poullennec

Publié le 3 oct. 2022 à 18:22Mis à jour le 13 mars 2023 à 18:57

Le gouvernement continue d'abattre peu à peu ses cartes pour répondre aux inquiétudes des citoyens sur les déserts médicaux et la saturation des services d'urgence. Lundi, il a promis d'aider les médecins à avoir plus de temps pour les patients et insisté sur la coordination des professionnels, pour se répartir les tâches et mieux gérer les urgences.

Pour que « chaque Français » trouve un médecin traitant « d'ici à la fin du quinquennat », le nombre « d'assistants médicaux » va être porté à 10.000 « à horizon 2025 », a promis le ministre de la Santé, François Braun, sachant que 3.000 contrats d'assistants médicaux avaient été signés fin avril.

Susceptibles de réaliser des tâches administratives ou des gestes techniques, les assistants médicaux sont censés permettre aux médecins de prendre « environ 10 % de patients » en plus. D'où la volonté d'en faire un levier à l'heure où 6 millions de Français n'ont pas de médecins traitants.

Le ministre de la Santé intervenait dans le cadre de la première réunion du « volet santé » du Conseil National de la Refondation (CNR), voulu par Emmanuel Macron pour débloquer ses projets de réformes .

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Consultation citoyenne

Pour cette réunion, lancée, au Mans, en parallèle d'une consultation citoyenne en ligne, des professionnels de santé du département de la Sarthe étaient invités à présenter les solutions qu'ils souhaiteraient déployer pour faire face à la pénurie de médecins.

Même si elle laissait des membres du public sur leur faim, la formule est appelée à être répliquée dans d'autres régions. Le bilan de ces travaux devra être présenté en janvier prochain. Ce qui n'empêche pas le gouvernement, attendu sur la suite de son plan d'urgence pour les hôpitaux, d'annoncer des mesures au fil de l'eau.

Lundi, le ministre a par exemple insisté aussi pour que les professionnels de santé travaillent davantage de manière coordonnée. Notamment dans le cadre de Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). D'ici à la fin 2023, « tout le territoire » devra être couvert par ces organisations qui devront donner la priorité à ce que les plus fragiles trouvent un médecin traitant.

Partage des compétences

« Si chaque médecin donne un peu de temps au service des territoires fragilisés, nous pouvons redonner accès à la santé de nos concitoyens », a défendu François Braun. Le budget de la Sécurité sociale prévoit d'encourager les jeunes médecins généralistes à aller dans les zones où il y a encore moins de médecins qu'ailleurs. Interpellé lundi sur la question de contraindre les médecins lors de cette installation, le ministre, estimant qu'il n'y a pas de « solution miracle » a rejeté l'idée de la coercition en la matière.

En revanche, quand il s'agit de répondre aux urgences, le gouvernement insiste pour que « tous les acteurs prennent leur part ». Autrement dit, pas seulement les hospitaliers mais aussi les médecins en ville. L'exécutif propose concrètement de généraliser le service d'accès aux soins « dès l'année 2023 ». De quoi permettre de rediriger vers des médecins en ville des personnes appelant pour un soin non programmé.

Les ARS à la manoeuvre sur l'intérim

Le ministre promet une « mission » pour accompagner les territoires où les solutions peinent à émerger pour répondre aux demandes de soins en urgence. Il demande également aux professionnels d'avancer sur la question sensible du partage des compétences. S'il n'y a pas d'avancée, le gouvernement compte prendre la main sur le sujet.

Le gouvernement promet par ailleurs de redoubler d'effort pour lutter contre les dérives de l'intérim médical. « A compter du printemps prochain, il ne sera plus possible de payer démesurément un intérimaire », a promis François Braun. Pour réussir cette « désintoxication », les Agences régionales de santé vont veiller à ce que les hôpitaux publics et privés se coordonnent. Le budget de la Sécurité sociale prévoit par ailleurs d'empêcher les professionnels de travailler en intérim directement à l'issue de leur formation.

Solenn Poullennec (Envoyée spéciale au Mans)

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