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Analyse

Etats généraux: le cri d’alarme d’un cinéma en crise

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Baisse de fréquentation des salles, concurrence des plateformes, «laisser-aller du CNC»… En difficulté, une partie du secteur souhaite interpeller les pouvoirs publics. Une réunion est prévue jeudi à Paris.
par Sandra Onana
publié le 4 octobre 2022 à 20h32

Que peut la marche routinière, prudente et polie des concertations professionnelles, face à la magnitude du séisme qui ébranle le cinéma ? Convoquer d’urgence un conseil de crise, tel semble être le fond de l’appel lancé par un collectif informel de personnalités du secteur, majoritairement issues du monde des indépendants. Sous leur impulsion, une journée de réflexion publique sur l’avenir de leur métier et le grand brouillage de frontières entre cinéma et audiovisuel se tiendra jeudi à l’Institut du monde arabe à Paris. Une initiative pensée comme un moyen de pression sur les pouvoirs publics pour provoquer, à terme, la tenue d’états généraux du cinéma.

S’exprime ainsi le besoin que l’Etat renouvelle au cinéma ses vœux d’engagement, comme lorsqu’un long mariage montre des signes de désamour inquiétants. Ici, des petites paroles de reniement. Là, de nouveaux dispositifs reçus comme autant de micro-agressions, camouflets, désaveux à bas bruit. Tout ceci venant alimenter une litanie ambiante de plus en plus décomplexée selon laquelle le cinéma français, au fond, serait un vieillard gâteux et gâté, dépassé par les envies du public (les vraies gens), ringardisés par le déferlement de «contenus» spectaculaires, compétitifs, usinés par les nouveaux opérateurs archidynamiques que sont les plateformes américaines. Un tsunami pour faire oublier les vieilles nouvelles vagues. Quitte à faire du cinéma d’auteur le bouc émissaire d’un phénomène de désaffection du public qui n’épargne pou

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