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BNP Paribas prêt à accorder sa plus grosse augmentation de salaires depuis dix ans

Face à l'inflation, BNP Paribas SA propose une hausse pérenne des salaires de 3 %, a priori la plus forte hausse depuis 2010. Ces dernières années, les hausses collectives tournaient entre 0,5 % et 0,6 %. Reste à voir si les syndicats vont accepter de signer cette proposition d'accord.

Chez BNP Paribas SA, les négociations salariales 2023 sont entrées dans leur dernière ligne droite.
Chez BNP Paribas SA, les négociations salariales 2023 sont entrées dans leur dernière ligne droite. (François HENRY/REA)

Par Édouard Lederer

Publié le 6 oct. 2022 à 06:40Mis à jour le 6 oct. 2022 à 12:19

BNP Paribas se prépare à accorder dans sa branche historique la plus forte augmentation générale depuis plus de dix ans. L'inflation a en effet marqué de son sceau les négociations salariales annuelles (NAO) de BNP Paribas SA. Dans cette entité, qui regroupe notamment la banque de détail en France et les fonctions support du groupe (soit un peu plus de 40.000 salariés), on s'achemine pour 2023 vers la plus forte augmentation collective depuis au moins 2010.

A l'issue d'un troisième et ultime tour de négociations, la direction a proposé mardi une hausse générale de 3 % (avec plafond de 2.000 euros) pour les salaires bruts fixes (hors primes et variables) compris entre 40.000 et 90.000 euros. En dessous de 40.000 euros, une augmentation annuelle de 1.200 euros est proposée, soit entre 3 % et 5,9 % de hausse en fonction du salaire. Ce à quoi s'ajoute une « prime Macron » (prime partage de la valeur) pouvant aller, selon les cas, jusqu'à 1.100 euros, et qui serait versée en novembre.

« Les ultimes propositions »

« Ce sont ici les ultimes propositions de la direction dans le cadre de cette NAO », souligne Richard Pons, délégué syndical national CFDT BNP Paribas. Tout en reconnaissant des « avancées », il estime que « le niveau des mesures proposées aurait gagné à être plus élevé », compte tenu des performances du groupe. Les propositions ont également été relayées par le SNB/CFE-CGC (syndicat majoritaire) qui explique « solliciter l'avis de [ses] adhérents » avant de décider de signer ou pas cet accord . Sollicité, le groupe bancaire indique seulement ne pas faire de commentaire « sur la NAO qui se poursuit selon le calendrier prévu ».

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En l'absence de signature, des mesures unilatérales, un peu moins généreuses, seraient mises en place : la hausse de 3 % serait maintenue, mais elle serait un peu moins couvrante, puisque seuls les salaires inférieurs ou égaux à 80.000 euros brut par an seraient concernés (au lieu de 90.000 euros en cas d'accord). Et il n'y aurait pas de prime.

Une hausse historiquement élevée

Quoi qu'il advienne, cette hausse collective sera historiquement élevée pour les salariés du groupe : entre 2010 et 2022, selon un relevé des « Echos », une hausse pérenne collective a été accordée à sept reprises - entre 0,5 % et 0,6 % ces dernières années et 1 % en 2010. Au titre des années 2016 et 2017 notamment, seules des primes avaient été accordées, dans un climat marqué alors par une très faible inflation.

A présent que la hausse des prix tourne autour de 6 % en France , la banque doit trouver une ligne de crête : accorder une hausse notable des rémunérations, mais sans perdre le fil de la maîtrise de ses charges qui restent par ailleurs sous pression. Dans le cadre de son plan stratégique, présenté en février dernier, le groupe prévoit une progression de son bénéfice net de 7 % par an jusqu'en 2025.

Cette revalorisation collective de 3 % est en ligne avec celles accordées, un peu plus tôt dans l'année, par les groupes mutualistes dotés d'une « clause de revoyure » qui permet de déclencher des compléments de négociations lorsque l'inflation s'emballe en cours d'année. Dès le mois de juin, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale avait déclenché cette clause, actant une augmentation générale de 2,2 % au 1er juillet s'additionnant à une hausse de 1 % convenue plus tôt dans l'année (aboutissant en additionnant les mesures individuelles à plus de 5 %).

Après consultation de leurs adhérents, les syndicats devraient décider en début de semaine prochaine s'ils souhaitent ou non signer. Parmi les arguments qui pourraient décevoir, le fait que l'inflation n'est pas intégralement compensée, et l'absence de clause de revoyure. Du côté de la direction, le niveau de hausse proposé - historiquement élevé - la date d'entrée en vigueur envisagée (dès le mois de janvier et non en avril comme de coutume), ainsi que le fait que la proposition bénéficie particulièrement aux plus bas salaires témoignent d'une vive volonté d'aboutir.

VIDEO. Inflation : la hausse des prix de 10 produits et services du quotidien

Edouard Lederer

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