C’est un réel soulagement pour les étudiants en kiné. Depuis 2020, la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek) mène un combat face au ministère de la Santé qui refuse de fixer par arrêté les frais d’inscription pour les étudiants masso-kinésithérapie dépendant d’établissements publics de santé.

Sur les 53 instituts de formation des masseurs kinésithérapeutes (IFMK), 25 sont publics. Parmi eux, 13 ne sont pas entièrement financés par les régions. Ainsi, les étudiants doivent payer depuis plusieurs années des frais de scolarité de 376 à 5700 euros par an, contre les 170 euros en premier cycle et 243 euros en second cycle promis par l’enseignement universitaire public. La raison? «Un flou juridique», estime la Fnek.

Le Conseil d’État s’est prononcé en faveur de la Fnek

Une aberration telle que la Fnek a posé un recours auprès du Conseil d’État il y a deux ans. Les étudiants ont alors demandé «l’annulation du refus implicite du ministère de fixer par arrêté ces frais d’inscriptions» et «la fixation de ces frais d’inscriptions pour les étudiants». La décision a été rendue ce vendredi 7 octobre, en faveur de la Fnek.

Ainsi, les 13 établissements concernés de Besançon, Brest, Meulan-les-Mureaux (Yvelines), Montbéliard, Bordeaux, Dax, Limoges-Ilfomer, Lyon, Marseille, Rouen, Rôdez, Toulouse et Fort-de-France en Martinique «devront se voir financés par leur région comme inscrit dans l’article L.4383-5 du code de la santé publique ‘la région à la charge de l’équipement et du fonctionnement des instituts [...] lorsqu’ils sont publics’», annonce fièrement la fédération étudiante.

Un soulagement pour 2650 étudiants

Les textes officiels devront être écrits dans un délai de deux mois. «Nous sommes très heureux de cette décision. Nous demandions ces améliorations depuis des années. C’est un signe d’espoir pour les 2650 étudiants en kiné concernés qui peinaient à financer leurs études», indique au Figaro Étudiant Jeanne Gaschignard, présidente de la Fnek. Selon cette dernière, environ 4,8 millions d’euros de frais illégaux seront revus avec cette obligation. Selon la décision du Conseil d’État, les étudiants inscrits sur l’année 2022-2023 sont également concernés et seront remboursés si leurs frais de scolarité étaient trop élevés.

En France, sur les 50 IFMK, 25 sont publics mais le reste est privé. En Île-de-France, il existe cinq établissements privés à but lucratif, dont les frais de scolarité peuvent atteindre 9700 euros l’année. Des instituts à but non lucratif, au nombre de 20, réclament quant à eux des frais de scolarité oscillant entre 950 et 8900 euros.