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Cosmétique : l'Ile-de-France conforte sa place de leader de la filière

Les trois quarts des fabricants de cosmétique et parfums sont situés dans la région. La filière a été retenue comme « stratégique » dans le schéma de développement 2022-2028 de l'Ile-de-France.

A Versailles, l'Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique alimentaire forme les spécialistes mondiaux.
A Versailles, l'Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique alimentaire forme les spécialistes mondiaux. (DENIS/REA)

Par Lamia Barbot

Publié le 11 oct. 2022 à 16:15Mis à jour le 13 oct. 2022 à 17:13

C'est un rendez-vous important pour la filière. Important, aussi, pour l'Ile-de-France, qui en est le bastion. Cosmetic 360, le Salon international de l'innovation pour la parfumerie cosmétique, ouvre ses portes ce mercredi 12 octobre, pour deux jours, au Carrousel du Louvre, à Paris. Numéro 1 mondial de cette industrie, l'Hexagone est la référence dans le domaine avec un chiffre d'affaires de 45 milliards d'euros, plus des deux tiers provenant de la région capitale, tractée par les plus grandes marques, LVMH (propriétaire des « Echos »), L'Oréal,Sisley, Chanel ou Estée Lauder.

Mais ces dernières côtoient un tissu très dense de PME et de start-up. Selon la chambre de commerce et d'industrie, plus de 800 fabricants sur 1.100 sont présents dans la seule Ile-de-France - une attraction qui s'explique par la renommée de Paris, perçue de longue date comme la capitale du luxe et de la beauté. En 2015, ils étaient au nombre de 500.

La proximité géographique est un atout appréciable, surtout lorsque l'on doit travailler dans l'urgence comme ce fut le cas pendant la crise du Covid.

Pierre Juhen Cofondateur de Patyka

Patyka fait partie de ces petites entreprises très ancrées dans le territoire. Spécialisée dans les cosmétiques certifiés bio, la PME de 120 salariés est installée en plein coeur de Paris depuis 2002. Avec son laboratoire dans le même immeuble que le siège, rue de Châteaudun (dans le 9e arrondissement), la société, qui mise sur plus de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année, dit tirer parti de sa présence dans l'écosystème francilien.

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« La proximité géographique est un atout appréciable, surtout lorsque l'on doit travailler dans l'urgence comme ce fut le cas pendant la crise du Covid », estime Pierre Juhen, cofondateur de la marque. « Grâce à la présence de la grande majorité de nos fournisseurs en Ile-de-France, l'entreprise a enregistré moins de 5 % de ruptures de stock pendant la crise sanitaire, tout en économisant sur les coûts de transports », assure-t-il.

Bassin d'emploi

Comme les autres entreprises du secteur, Patyka profite aussi du riche bassin d'emploi de la région Ile-de-France spécialisé dans la cosmétique-parfumerie. L'Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l'aromatique alimentaire, à Versailles (Yvelines), lui sert notamment de vivier pour l'embauche d'apprentis.

Une richesse utile pour lutter contre la concurrence étrangère. Surtout au moment où un projet de cluster mondial à Séoul menace. Le gouvernement métropolitain de la capitale sud-coréenne a annoncé, en avril, son projet de constituer un Global Beauty Industry Hub.

D'importants moyens financiers sont annoncés : création d'un fonds de 168 millions d'euros consacré à l'industrie de la beauté pour la période 2022-2027, allégements fiscaux, politique d'attractivité des capitaux étrangers, soutien au développement des entreprises coréennes…

« Filière stratégique »

« Cela fait plusieurs années que la Corée du Sud s'est positionnée pour approvisionner l'Asie du Sud-Est mais aussi le reste du monde », analyse Valérie Constanty, géographe et urbaniste au département économie de l'Institut Paris Région, émanation de la collectivité locale. « Il ne faut pas oublier que tout ce qui vient de Corée du Sud, qu'il s'agisse des films, des séries, de la musique suscite un important intérêt culturel en Occident », pointe-t-elle dans une étude publiée ce mercredi 12 octobre. ​Contrairement à la Chine, la Corée apporte une image de sérieux avec l'utilisation de produits de qualité pour la fabrication de soins répondant aux préoccupations actuelles d'innocuité et de traçabilité.

Face à cette concurrence grandissante, la région Île-de-France entend sortir les boucliers. Elle a en tout cas retenu la filière comme « stratégique » dans son schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation 2022-2028.

« On se doit d'être là pour soutenir notre filière, qui se démarque grâce à la qualité des produits qui sont fabriqués », plaide Alexandra Dublanche, vice-présidente de la région chargée de la relance, de l'attractivité et du développement économique. Près de 80 % de la production française part à l'export, en priorité à destination de la Chine (11,7 %), des Etats-Unis (11,2 %) et de l'Allemagne (9,5 %).

Valeur du « made in France »

« Comme nous l'avons fait pour la santé et l'automobile, notre objectif est d'adapter nos dispositifs à ce secteur pour maintenir notre avance en terme d'innovations », poursuit cette proche de Valérie Pécresse. Le plan, encore récent, doit permettre d'identifier avec la filière des bouts de chaîne qui peuvent manquer en Ile-de-France et de les attirer avec l'aide de l'agence d'attractivité.

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« L'Ile-de-France profite d'un gisement de grands groupes, de PME, de start-up, de laboratoires, d'universités et d'établissements de formation qu'il faut mettre en mouvement pour rester compétitif », explique Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley. Issu d'un collectif de PME, le pôle de compétitivité labellisé en 2005 et situé à Chartres (Eure-et-Loir) est mandaté pour coordonner la filière et la préparer à la concurrence étrangère. Il conclut : « Nous avons des challengers sérieux mais la valeur très forte du 'made in France' joue en notre faveur. »

Lamia Barbot

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