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Le secteur du médico-social en pleine crise

Les professions du « care » souffrent d’une perte d’attractivité dans un contexte où les conditions de travail se dégradent et où les rémunérations ne suivent pas.

Par  et

Publié le 14 octobre 2022 à 15h00, modifié le 19 octobre 2022 à 18h11

Temps de Lecture 5 min.

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Les grévistes du Centre d’action sociale de la Ville de Paris, qui demandent à bénéficier de la prime Ségur, lors de la  manifestation interprofessionelle pour le pouvoir d'achat, à Paris, le 29 septembre 2022.

C’est la première grève de Sylvie Julien et de Myriam Bouboune, en quelque trente ans de carrière au centre d’action sociale de la Ville de Paris. Ces deux femmes ont manifesté, mardi 11 octobre, derrière l’Hôtel de ville de la capitale pour réclamer la prime Ségur, soit 189 euros net par mois, dont elles et 1 500 de leurs collègues (sur 6 000) n’ont pas bénéficié. « On nous balance qu’on n’est pas dans le social. Mais il y a écrit “agent social” sur nos fiches de paie. Et les restaurants où on travaille ne sont pas comme les autres », fait valoir Sylvie Julien. Elles font la mise en place, le service, la vaisselle et le ménage dans des restaurants Emeraude, pour personnes âgées. Et bien davantage : elles accueillent chacun avec un mot gentil, aident les personnes en fauteuil roulant, coupent la viande, nettoient les multiples « petits dégâts », sous les insultes parfois… « On se sent dévalorisées. Cela va plus loin que l’argent. On veut l’égalité. On veut être reconnues pour notre travail », énonce posément Myriam Bouboune.

Le mot « reconnaissance » revient comme un leitmotiv, presque toujours accompagné du mot « épuisement », dans la bouche de nombreux professionnels de la protection de l’enfance ou de l’accompagnement des personnes précaires, handicapées, âgées… 15 000 d’entre eux sont descendus dans la rue, le 28 septembre, sous la bannière « Qui prend soin de nous ? ». Une affluence inédite, pour ceux qui prennent habituellement soin des autres, mais qui n’a guère eu d’écho.

Le malaise dans ces professions du « care », s’il n’est pas nouveau, a gagné en intensité après la crise engendrée par le Covid-19. « Lors des confinements, chacun s’est impliqué, a inventé, quel que soit son service. Mais on n’a pas fait partie des professionnels prioritaires pour l’accès aux masques. On n’a pas parlé de nous à la télévision », déplore David Souchet, directeur de l’association sociale Le Relais, qui intervient dans le Cher et dans la Nièvre.

« Oubliés du Ségur »

Les personnels du social et du médico-social, dont les salaires déjà peu élevés avaient progressivement été rattrapés ou talonnés par le smic, ont ensuite été « les oubliés du Ségur », la conférence de juillet 2020 à l’issue de laquelle la prime du même nom a été allouée aux employés des hôpitaux et des Ehpad. Elle a depuis été élargie à deux reprises, mais certains restent encore sur le bord de la route, comme les écoutants du Samusocial ou du 3919, le numéro national d’urgence pour les femmes victimes de violences.

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